La ministre du Travail a jugé ce lundi «raisonnable de dire» que l'on va avoir un télétravail massif jusqu'à l'été, en appelant les partenaires sociaux à négocier rapidement un encadrement de ce mode de travail s'ils le souhaitent.
«Il y a aujourd'hui 5 millions de Français qui travaillent en télétravail, et dans le contexte de déconfinement progressif, c'est important qu'ils continuent à télétravailler (...)», a affirmé Muriel Pénicaud sur Franceinfo.
Cependant, pour prévenir des abus du management, une entreprise doit définir, via une charte ou un accord avec les syndicats, un «mode d'emploi du télétravail» qui prévoit notamment les heures de déconnexion, a-t-elle estimé.
«Le télétravail ne peut pas être la disponibilité jour et nuit, 18 heures par jour, sept jours sur sept», a souligné Muriel Pénicaud. «On ne peut pas rester pendu à son téléphone ou à son ordinateur tout le temps. C'est une source de surmenage, de stress», a-t-elle reconnu.
un appel à la «bienveillance» des employeurs
La ministre s'est dite favorable à l'ouverture d'une négociation nationale entre partenaires sociaux sur ce thème, comme l'ont évoqué les syndicats ces derniers jours, mais à condition qu'elle soit rapide.
«C'est à eux de décider s'il faut une négociation. S'ils la font, ce qui pourrait être bien, qu'ils la fassent vite. Si le résultat de la négociation arrive en septembre-octobre, c'est intéressant pour le futur mais ce ne sera pas opérationnel pour la phase qui vient», a-t-elle plaidé.
Elle a aussi appelé les employeurs à être «bienveillants» dans cette période car «on ne peut pas travailler de la même façon avec deux enfants à la maison». «On ne peut pas travailler comme avant pour l'instant. Mais, entre ne pas travailler et travailler quand même, travailler c'est mieux pour l'économie, pour l'emploi et pour chacun. Il faut être compréhensif», a-t-elle conclu.