Emmanuel Macron l’a annoncé lundi. Au moment du déconfinement - prévu pour le 11 mai -, chaque français devra pouvoir se procurer un «masque grand public», qu’il portera pour sortir. Mais de quoi parle-t-il ?
Les masques «grand public» sont tout simplement ceux qui ne sont pas considérés comme médicaux. Il ne s’agit donc pas des fameux FFP2 ou des chirurgicaux. Ceux-là doivent être réservés au personnel soignant.
Les modèles évoqués par le président peuvent être confectionnés chez soi, que ce soit avec du tissu ou du papier. Les vidéos et les conseils pour réaliser son propre masque ont d’ailleurs fleuri sur internet ces derniers temps. Le CHU de Grenoble a par exemple diffusé un modèle, de même que l’Afnor, association qui homologue les normes en France.
Les masques «grand public» sont aussi réalisés de façon industrielle. Environ 240 entreprises (notamment du textile) ont déjà soumis près de 390 prototypes qui ont été validés par les autorités.
Les propositions validées par les autorités ont fait l’objet de tests sur leurs capacités de filtration et de respirabilité, conduits par la Direction générale de l’Armement et par des laboratoires publics et privés. Ces masques devront respecter un cahier des charges strict, élaboré par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, avec notamment une capacité de filtration d’au moins 70% et jusqu’à 90% des particules émises d’une taille de trois microns ou plus.
Les masques «grand public» seront aussi dotés d’un logo pour les reconnaitre, qui garantit leur capacité de filtration et indique le nombre maximum de lavages possibles pour les modèles réutilisables. La secrétaire d’État auprès du ministre de l'Éconoime Agnès Pannier-Runacher a affirmé que la France sera en capacité de livrer 38 millions de ces masques la semaine du 11 mai, date officielle du déconfinement.
Logos pour les masques «grand public» / Ministère de l'Économie et des Finances
Contrairement au gel hydroalcoolique, les prix des masques «grand public» se seront pas encadrés, car ce n'est pas un produit «homogène». Les prix sont liés à la qualité de la matière première, au temps de confection, et à l’ajout potentiel de détails esthétiques.
Un arrêté du 25 avril 2020, modifiant l'arrêté du 15 février 2002 fixant la liste des marchandises dont les pharmaciens peuvent faire le commerce dans leur officine, a officiellement établi la vente en pharmacie des «masques non sanitaires fabriqués selon un processus industriel et répondant aux spécifications techniques applicables».
éviter la diffusion du virus, plus que se protéger soi-même directement
Le but de ce type de masque est d’empêcher les gouttelettes ou les postillons émis par son porteur d’être projetés dans l’air. Il ne protège donc pas celui qui le porte, mais limite autant que possible la diffusion de particules susceptibles d'être infectées. En généralisant son port au moment du déconfinement, le chef de l’Etat entend ainsi continuer de limiter la propagation du virus.
Le chef de l’Etat a par ailleurs précisé que pour les professionnels «les plus exposés et pour certaines situations comme dans les transports en commun, son usage pourrait devenir systématique».