Les ponts du mois de mai, puis les week-ends de juin et les vacances d’été. Le déconfinement, prévu le 11 mai, a lieu à la veille de l’habituelle période où les Français se ruent sur les littoraux pour profiter du beau temps et de la mer. Mais en pleine crise du coronavirus, et alors que les mesures sanitaires ne seront pas toutes levées, comment pourrait se passer ces moments sur les plages ?
Les étendues de sable sont pour le moment abandonnées, sans personne pour s’y promener ou y bronzer. Une situation anormale, sans date de fin à ce jour, que les professionnels du tourisme et certains maires de communes littorales espèrent vite voir s’arrêter.
Pour Laurent Peyrodet, maire de Lacanau (Gironde), avec «100 kilomètres de plage, les distanciations sociales, on peut les mettre en place», explique-t-il à France 3. Faudrait-il alors, comme on le voit sur des images humoristiques des réseaux sociaux, délimiter des espaces sur le sable, où une personne ou une famille pourrait s’installer sans que quelqu’un d’autres n’entre dans son périmètre ?
De même, est-il envisageable de mettre au point un système qui autoriserait un certain nombre de vacanciers à accéder à la plage, en fonction de la taille de celle-ci ? Difficile d’imaginer des réponses, tant la complexité et l’originalité de la situation n’a jamais permis de se questionner auparavant. Pas de quoi décourager Guillaume Barucq, maire adjoint de Biarritz (Pyrénnées-Atlantique) : «si nous devons mettre en place un filtrage pour accéder à la plage, on le fera», assure-t-il dans le Parisien.
le droit d'aller dans l'eau, mais pas de rester sur le sable ?
Pour d’autres élus, en revanche, la crainte d’une deuxième vague d’épidémie se fait plus forte que l’envie de voir les fronts de mer se remplir. «La plage va être ingérable. Si on l’ouvre, on sait qu’on aura des gens sérieux, qui vont respecter les règles barrières, et on aura les autres, qui vont faire n’importe quoi», avance ainsi Jean-Claude Pelleteur, maire de Pornichet (Loire-Atlantique), sur France 3. Mais si les autorités autorisaient néanmoins leur accès, l’édile imagine des mesures comme l’interdiction de rester sur la plage, afin qu’elle ne soit qu’un lieu de passage pour aller se baigner puis rentrer.
Une idée reprise par le maire adjoint de Biarritz : «il faudra une plage dynamique, comme en Australie où l’on autorise les gens à se baigner, à surfer, à marcher dans l’eau à condition de s’en aller après avoir pratiqué leur activité physique».
Mardi, la question de la réouverture des plages fera logiquement partie des points attendus lors de la présentation du déconfinement par Edouard Philippe devant l’Assemblée nationale. Locaux et futurs vacanciers auront l’oreille tendue.