Durement touchés par la crise sanitaire, les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration vont bénéficier de nouvelles mesures de soutien, a annoncé vendredi le ministre de l’Économie Bruno Le Maire au sortir d’une réunion en visio-conférence à laquelle ont participé le président de la République Emmanuel Macron et les acteurs de la filière.
L'accès au fonds de soutien de 7 milliards d’euros mis en place par le gouvernement sera élargi aux entreprises employant jusqu'à 20 salariés et réalisant jusqu'à 2 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Afin de tenir compte de la situation spécifique des professionnels des hôtels, cafés et restaurants, du tourisme et du loisir, les mesures de soutien du plan d’urgence économique vont être renforcées pour ces secteurs à la demande du Président de la République. #COVID19 ⤵️ pic.twitter.com/8RuvSgyzfA
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) April 24, 2020
Le montant de l'aide sera doublé, à 10 000 euros au maximum, pour « l'ensemble de ces entreprises », fermées depuis la mi-mars.
Aucune date de réouverture n’a en revanche été arrêtée alors que depuis quelques jours l’hypothèse du 15 juin a été évoquée par plusieurs médias.
Il y aura une « décision finale vers la fin du mois de mai pour avoir une date de réouverture des cafés, restaurants et bars » a expliqué le ministre de l’Économie.
« Ce virus n'aime pas l'art de vivre à la française (…) parce qu'il se propage essentiellement par contact humain », avait pour sa part estimé le Président au début de cette réunion à laquelle participaient des chefs renommés.
Restaurateurs, hôteliers, acteurs du tourisme et des loisirs, vous faites partie de notre quotidien, de la vie de la Nation, de cet art d’être Français. Nous mettons tout en œuvre pour vous soutenir en cette période difficile. Nous ne vous lâcherons pas. #FranceUnie
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 24, 2020
« On est satisfait de voir que le Président prend le temps d’écouter une profession dans la misère totale. Il a par ailleurs confirmé toutes les mesures de soutien que nous attendions. En revanche ne pas avoir de date de réouverture, ça c’est un coup sur la tête. L’absence de perspective est économiquement insupportable. Il y a la difficulté des exploitants mais aussi de tous les salariés » a réagi auprès de CNEWS Hervé Becam, vice-président de L’Umih, premier syndicat de la filière.
« Il y a beaucoup d’incompréhension et de frustration du côté des chefs d’entreprises. A titre de comparaison, un métro est bien plus dangereux en termes de risque de contamination qu’une salle de restaurant » a-t-il ajouté.
Toute la profession est maintenant dans l’attente d’un nouveau signe du gouvernement. Celui-ci passera par la validation du protocole de déconfinement. Sébastien Bazin, PDG d’Accor, avait été chargé d’y réfléchir. Il a remis vendredi un document au gouvernement qui doit être étudié.
Il prévoit notamment des règles de distanciation sociale à appliquer dans les restaurants. Le contrôle de la température des clients à leur arrivée, la réservation obligatoire, le nettoyage de chaque produit utilisé en cuisine sont également à l’étude. Autant de mesures qui dressent le portrait du restaurant de l’après confinement.
Au total, 1 million de salariés travaillent dans le secteur du tourisme et de la restauration. D’après l’Insee, il a enregistré une baisse d’activité de 91% depuis le début de la crise liée au coronavirus.