Malgré le confinement dû à la pandémie de coronavirus, la vie continue derrière les portes closes des zoos et parc animaliers, mais une nouvelle organisation s'impose.
Au ZooParc de Beauval (Loir-et-Cher), qui compte quelque 10.000 pensionnaires dont des pandas géants, «Près de 200 personnes s’occupent quotidiennement des animaux, entre les soigneurs animaliers, les vétérinaires, mais aussi les agents des services techniques et de maintenance», explique Rodolphe Delord, président du ZooParc de Beauval et président de l’Association française des parc zoologiques (AFPZ).
Mais les effectifs ont été drastiquement réduits. Au total, «400 salariés ont été mis en chômage partiel permanent et 75 en chômage partiel momentané.», regrette-t-il. Une nouvelle organisation au sein des équipes a ainsi été mise en place. «On a coupé les équipes de soigneurs et de vétérinaires en deux, parfois en trois, de façon à ce qu’ils ne se ne se croisent jamais», précise-t-il.
Plusieurs mesures sanitaires strictes sont par ailleurs déjà prises en temps normal : «Les soigneurs des grands primates travaillent toujours avec des masques et des gants pour éviter tout risque de transmission de maladies». «Notre priorité c’est la santé de nos salariés et celles de nos animaux. On met tout en place pour qu’ils ne subissent pas le confinement et que les soins soient du même niveau que d’habitude», ajoute-t-il.
De son côté, le zoo de la Palmyre, situé aux Marthes (Charente-Maritime), sur la côte atlantique de la Nouvelle-Aquitaine, a également dû s’adapter. Comme l’explique Florence Perroux, responsable communication et pédagogie du zoo, «Les réunions de briefing qui se tenaient deux fois par jour ont été annulées afin d’éviter les regroupements.»
Désormais, le chef animalier donne les consignes aux soigneurs en les convoquant individuellement et «la plupart d’entre eux travaillent seul sur leur secteur afin de respecter les règles de distanciation sociales», ajoute la responsable, précisant qu’aucun salarié n’a été placé en chômage partiel.
En revanche, pas question de modifier le rythme des pensionnaires. «Les soigneurs sont présents aux mêmes horaires que habitude, et les repas sont distribués de la même façon», afin de ne pas perturber les animaux. Et aucun changement de comportement n’a d’ailleurs été constaté depuis le début du confinement.
Un gros manque à gagner
«Les animaux sont habitué à voir peu de monde l’hiver. Pour eux, c’est comme si la période hivernal se prolongeait», note-elle. Si l’absence de visiteurs n’a aucun impact sur eux, elle représente en revanche des pertes financières importantes pour les établissements.
«Le manque à gagner est énorme», affirme Rodolphe Delord. «Si nous fermons jusqu’au 1er juin, nous estimons à 40% la baisse du chiffre d’affaire sur l’année minimum, les mois d’avril et de mai étant très importants.», précise le président du ZooParc de Beauval, qui mise sur le «tourisme de proximité» pour relancer l'activité après le confinement.
«Les Français vont certainement privilégier des sites de proximité, en plein air, pour se ressourcer en famille, donc je reste positif, et je compte là-dessus. Et puis, «On a la chance d’avoir des visiteurs toute l’année, nous sommes une grosse entreprise, donc nous avons les reins solides.», assure-t-il.
Le zoo de la Palmyre, quant à lui, dont les recettes générées par les visites constituent la seule ressource financière, accuse également «des pertes importantes». «Les charges fixes s’élèvent à 400.000 euros par mois», souligne Florence Perroux, qui se veut toutefois rassurante : «Malgré tout, la situation financière reste bonne. A court terme, il n’y a pas d’inquiétude à avoir.»