Plus de cinq millions de personnes vivent dans un logement surpeuplé en France, la grande majorité dans les principales agglomérations, a estimé mardi l'Insee dans une étude publiée à l'occasion du confinement général face au coronavirus.
«Cinq millions de personnes vivent dans un logement au nombre de pièces insuffisant», résume l'Insee dans cette étude.
Pour établir ce chiffre, l'institut a croisé plusieurs données dont celles remontées lors du recensement de 2016. Il met en rapport le nombre d'habitants de chaque foyer avec la quantité de pièces, hors cuisine et salle de bains.
Une «suroccupation»
L'Insee, qui préfère parler de «suroccupation» que de «surpeuplement» au sens strict car elle ne prend pas en compte la superficie des logements, définit, en gros, une taille insuffisante par le fait qu'il y ait moins d'une pièce par personne même si le détail varie selon le statut des occupants : membre d'une même famille, enfants ou adultes, en couple ou non...
L'Insee, qui met en regard cette étude avec le fait que tous les Français sont actuellement contraint de rester chez eux pour éviter la propagation du coronavirus, souligne que ce chiffre de cinq millions représente environ 8% des Français. Mais il ne prend pas en compte les personnes habitant seules dans un studio.
Le principal enseignement, c'est le fort contraste entre grandes agglomérations, petites villes et campagnes.
Sur les foyers concernés par l'étude, «la suroccupation ne concerne que 2,3% des ménages dans les agglomérations de moins de 10.000 habitants, mais 5,3% dans celles de plus de 100.000 habitants et atteint 13,7 % dans l'agglomération parisienne», détaille l'Insee.
Hors de l'opposition entre grandes villes et reste du territoire, l'institut remarque une forte proportion de logements surpeuplés dans les départements d'outremer, en particulier la Guyane où la situation frappe plus d'un tiers des ménages étudiés.