Chaque jour, les soignants risquent leur vie pour prendre soin des malades du Covid-19. Certains la perdent dans la bataille et laissent une famille derrière eux. C'est pourquoi 40 députés demandent la création d'un statut de «reconnaissance nationale» pour les enfants de ces professionnels de santé décédés des suites du coronavirus.
Elu La République en marche (LREM) de l'Indre, François Jolivet a relayé cet appel sur les réseaux sociaux. Envoyé au ministre de la Santé, Olivier Véran, ce texte rend hommage à ceux qui «sont au combat au profit de leurs semblables, au péril de leur vie».
Le souvenir d'une aide-soignante de Châteauroux, victime du coronavirus, est évoqué. Elle «laisse dans son sillage quatre orphelins», précise le document.
Pour les députés signataires, il s'agit de ne pas oublier que ces professionnels aux blouses blanches sont aussi souvent «des mères et des pères de famille» qui «méritent toute la reconnaissance de la Nation, parce qu'ils sont morts pour elle».
Pour exprimer la gratitude du pays envers son personnel soignant, ils demandent une mesure concrète, au-delà du «symbolique». Ce statut de «reconnaissance nationale», «semblable à celui de pupille de la Nation», a été imaginé en ce sens.
Les membres du personnel soignant sont en 1ère ligne face au #COVID19. Au péril de leur vie. Avec 40 Députés, nous appelons le @gouvernementFR à créer un statut de reconnaissance nationale semblable à celui de Pupille de la Nation, pour les enfants des soignants qui sont décédés. pic.twitter.com/DPCGKnBPcA
— François Jolivet (@FJolivet36) April 15, 2020
Il doit fournir l'accompagnement nécessaire pour que ces familles puissent «surmonter» cette épreuve. Selon le texte, ce dispositif devra bénéficier à tous les «enfants de celles et ceux qui sont décédés de leur engagement contre le Covid-19».
Son objectif sera de «les protéger, par des mesures concrètes, pour leur garantir un avenir avec comme père ou mère : l'Etat».
Philippe Gosselin, député Les Républicains, avait imaginé un projet de loi semblable en mars. Il proposait alors d'étendre le statut de pupille de la Nation aux enfants de l'ensemble des professionnels, toutes catégories confondues, morts en raison de leur engagement contre le coronavirus.
A l'heure actuelle, ce statut est réservé aux enfants dont l'un des parents a été blessé ou a perdu la vie au cours d'une guerre, d'un attentat terroriste ou en rendant certains services publics.
#COVID19 #Reconnaissance
pour tous les #personnels décédés des suites de leur #engagement.
« Mort pour le service de la France »
J’ai déposé une proposition de loi qui honore tous les personnels morts en mission contre le coronavirus.
Qui protège aussi leur famille. pic.twitter.com/eRqO81Zr8m— Philippe GOSSELIN (@phgosselin) April 1, 2020
De son côté, l'Institut des hautes études de défense nationale propose que les soignants victimes du coronavirus soient considérés «morts pour la France». Un statut qui ferait automatiquement de leurs enfants des pupilles de la Nation.
Cependant, et comme le souligne Le Figaro, l’alinéa 3 de l’article L. 511-1 du code des pensions militaires stipule que le titre «mort pour la France» ne peut être attribué qu'en temps de guerre.
A priori, il sera donc difficile de l'étendre aux professionnels de santé, même s'ils sont actuellement engagés dans un combat d'un autre genre. En ce sens, la création d'un nouveau statut, comme celui de «reconnaissance nationale» proposé par ces 40 députés, pourrait être pertinent. Et permettrait à la Nation de prendre soin de ceux qui ont donné leur vie pour sauver celle des autres.