Près d'un mois après le début du confinement, Emmanuel Macron a pris la parole ce 13 avril pour annoncer de nouvelles mesures et faire le point sur l'avancée de l'épidémie de coronavirus.
Comme les spécialistes l'annonçaient depuis plusieurs jours, le déconfinement ne se fera pas avant plusieurs semaines, ce qui pourrait entraîner des conséquences sociales importantes ainsi qu'endommager durablement l'économie.
Confinement
Les mesures de confinement, et surtout de déconfinement, ont occupé la majeure partie du discours du président. La situation actuelle sera prolongée jusqu'au 11 mai. «C'est la condition pour ralentir encore davantage la propagation du virus», a expliqué Emmanuel Macron, qui a cependant confirmé que les personnes âgées et fragiles face au coronavirus devront rester confinés même après cette date.
«Il ne faut pas rajouter des interdits dans la journée», a-t-il déclaré, rappelant d'ailleurs que ceux qui ont une maladie chronique ou qui doivent aller voir leur médecin pour une raison autre que le Covid-19 doivent pouvoir le faire. Si la date du 11 mai est avancée, Emmanuel Macron a assuré dans la fin de son allocution qu'il ne pouvait pas répondre avec certitude concernant la situation précise à cette période.
Rentrée scolaire
La question de la rentrée scolaire était l'une des grandes interrogations de l'allocution. «À partir du 11 mai, nous rouvrirons les crèches, écoles, collèges et lycées», a déclaré le président. Pour justifier cette décision, il a notamment mis l'accent sur les disparités sociales et économiques qui se faisaient sentir pendant le confinement, alors que «trop d'enfants» sont privés d'école car ils n'ont pas accès aux outils numériques.
Concernant l'enseignement supérieur, les cours ne reprendront pas physiquement avant l'été, et se feront uniquement en ligne. Le gouvernement doit encore mettre en place les modalités pour les différents concours et examens.
Economie et aides
Alors que l'économie mondiale est profondément touchée par la crise du coronavirus, et que tous les secteurs ou presque souffrent de la pandémie, «les mesures de chômages partiels et d'aides aux entreprises seront prolongées et renforcées», a assuré Emmanuel Macron. Un plan spécifique doit être mis en place dans les prochains jours pour les secteurs du tourisme, de l'hôtellerie ou encore de la restauration, mais aucune annonce précise n'a pour le moment été prononcée.
Le chef de l'Etat a expliqué que si le fonds de solidarité pour les artisans, professions libérales, entrepreneurs et commerçants étaient «une première réponse», il va demander au gouvernement la mise en place de nouvelles aides, qui pourraient être dévoilées mercredi, à l'issue du Conseil des ministres. Les entreprises ne seront pas les seules à être soutenues. Une aide aux familles modestes avec des enfants devrait voir le jour, ainsi qu'une autre pour les étudiants précaires.
Soins, masques, gels et dépistages
Malgré l'aveu de «failles» dans la préparation du pays à la crise, notamment en raison des pénuries de gels hydroalcooliques ou de masques de protection, Emmanuel Macron a assuré que des victoires avaient été remportées. Ainsi, la production de masque aurait été «multipliée par cinq», et 10.000 respirateurs artificiels ont été construits pour les hôpitaux.
«Nous allons continuer à augmenter le nombre de tests chaque jour», a-t-il déclaré, pour être en mesure de tester toute personne présentant des symptômes dès le 11 mai. À cette date, «l'Etat devra permettre à chaque Français de se procurer un masque grand public», promet Emmanuel Macron. Cela devrait donc inclure les élèves qui reprendront le chemin de l'école. Il a également expliqué que les communes qui souhaiteront le rendre obligatoire le pourront.
Concernant les traitements, le chef de l'Etat a éludé l'hypothèse de l'immunité collective. Un vaccin, «solution la plus sûre», est en cours de recherche, mais il faudra «plusieurs mois pour la mettre en oeuvre». Reste donc la question des traitements. Sans faire mention explicitement de la chloroquine, Emmanuel Macron a promis qu'aucune «piste ne sera négligée, je m'y engage». Des essais cliniques sont donc en cours dans le pays pour tenter de trouver une solution viable.
Festivals, événements sportifs et rassemblements
Comme le confinement, les interdictions de rassemblements sont prolongées. Tous les lieux comme les restaurants, cinémas, cafés, musées et hôtels vont donc continuer d'être fermés, au-delà du 11 mai.
Le président a aussi exclu l'organisation de festivals et tout événement avant mi-juillet. Cela devrait donc comprendre la fête de la musique, ou encore le Tour de France, qui devait débuter le 27 juin.
Application de tracking
Cette annonce était dans les tuyaux depuis plusieurs semaines déjà. Une application de tracking, permettant de suivre les déplacements des personnes contaminées grâce à leur smartphone pour avertir la population d'éventuels risques devrait bientôt être mise en place.
Emmanuel Macron a assuré qu'elle ne serait utilisée que sur la base du volontariat et de l'anonymat, alors que des craintes sur la gestion des données personnelles sont nombreuses. Un débat parlementaire devrait cependant être organisé avant que ce dispositif n'entre en fonctionnement.
Coordination internationale
La coordination nationale, et notamment européenne, a été mise en avant par le président pour lutter contre le coronavirus. Il a assuré qu'il porterait la voix de la France pour continuer d'endiguer l'épidémie autant que possible, alors que les frontières avec les pays qui ne font pas partie du continent continueront d'être fermées.
Dans ce contexte, il a également appelé à annuler «massivement» la dette des pays africains, pour que ces derniers puissent lutter efficacement contre la maladie.