L'enthousiasme des Parisiens qui applaudissent à 20h les soignants et les travailleurs mobilisés face au coronavirus est si grand qu'il apparaît sur les relevés de Bruitparif, l'observatoire du bruit en région parisienne.
Sur les graphiques tirés de certaines stations de mesure, celles situées «dans des quartiers animés ou devant des façades d'immeubles», précise Fanny Mietlicky, la directrice de Bruitparif, on distingue clairement des pics au moment où les habitants applaudissent aux fenêtres. C'est notamment le cas pour le capteur de la rue de la Ferronnerie (1er) :
Idem pour celui installé rue de Jarente (4e) :
L'espace de quelques minutes, la courbe peut en effet passer de 50 décibels (le niveau normal actuel) à 70 voire 80 décibels. Une intensité sonore qui correspond à celui d'un aspirateur bruyant, d'aboiements de chien ou d'une rue à fort trafic.
Mais s'il fait chaud au cœur, ce phénomène doit être nuancé. «En temps normal, on entendrait peu ces applaudissements à cause de la circulation routière. Là, on les perçoit davantage parce que le bruit de fond est moindre», pointe Fanny Mietlicky.
Car avec la baisse du trafic automobile, le niveau sonore a considérablement diminué dans la capitale depuis le début du confinement. Les appareils de Bruitparif constatent une baisse moyenne de 5 à 7 décibels, «en sachant qu'une baisse de 5 db représente environ une suppression de 66 % du bruit», explique la présidente de l'observatoire.