Dans son point quotidien, le directeur général de la santé Jérôme Salomon a annoncé, ce jeudi 26 mars, que le nombre de morts dans les hôpitaux de France s'élevait à 1.696 personnes, «dont une adolescente de 16 ans en Ile-de-France».
L'annonce de la mort d'une adolescente atteinte du covid-19 est une première en France. Julie A. est la plus jeune malade à mourir de cette maladie à ce jour dans l'Hexagone.
Interrogé sur les antécédents médicaux de la jeune fille, Jérôme Salomon affirme n'avoir «pas de détails» sur ce cas. «C'est une information triste, très triste» mais «importante», dit-il, «parce que les formes sévères chez les personnes jeunes sont extrêmement rares».
Sans problème de santé particulier
Les proches de l'adolescente soulignent qu'elle n'avait aucun problème de santé et témoignent de leur incompréhension. «On n'aura jamais de réponses», déplore sa mère Sabine, interrogée par l'AFP.
Elle raconte que sa fille a d'abord eu une simple toux la semaine dernière, sans que son état ne soit inquiétant. Mais le week-end dernier, les quintes de toux s'accentuent et Julie est essouflée. Lundi, Sabine conduit sa fille chez son médecin généraliste, qui constate une déficience respiratoire «acceptable» et appelle les secours. L'adolescente est alors transportée à l'hôpital de Longjumeau, dans l'Essonne, où un test au coronavirus est pratiquée.
Dans la nuit, Julie est transférée à Paris à l'hôpital Necker pour enfants. Deux autres tests au Covid-19 sont menés. Julie est admise en réanimation mardi. «J'ai mal à mon coeur», explique la jeune fille à sa mère le même jour.
Les résultats aux derniers tests du Covid-19 sont négatifs.
Mais un peu plus tard dans la soirée, Sabine reçoit un appel de l'hôpital : le résultat du premier test fait à l'hôpital de Longjumeau vient d'arriver, Julie est positive au covid-19. Son état se dégrade, elle doit être intubée.
«Depuis le début, on nous dit que le virus ne touche pas les jeunes»
«On n'y croit pas. On se dit qu'ils se sont trompé. Et pourquoi ces résultats arrivent aussi tard ?», souligne Sabine. «Depuis le début, on nous dit que le virus ne touche pas les jeunes. On l'a cru, comme tout le monde», témoigne à son tour la soeur aînée de Julie, Manon.
Vers 00h30, la famille reçoit un nouvel appel de l'hôpital, qui leur dit de «venir vite». Lorsque Sabine et Manon arrivent à Necker, Julie est décédée.
Les funérailles de l'adolescente sont prévues dans quelques jours. Avec le confinement, il n'y aura pas de cérémonie et seules 10 personnes au total pourront être présentes au cimetière.
Avec 365 décès supplémentaires en 24 heures, l'épidémie de coronavirus continue de s'aggraver et de se répandre de façon rapide, ce qui a conduit à une évacuation inédite de patients de l'Est en TGV médicalisé pour alléger la pression sur les hôpitaux de cette région.