Ce samedi 14 mars, un détenu de la prison de Fresnes a été testé positif au coronavirus, une première en France. Mais les prisons françaises n'ont pas attendu ce premier cas pour prendre leurs dispositions.
Dès le début du mois de mars, l'administration pénitentiaire avait adressé une lettre aux directeurs des 187 prisons du pays pour tenter d'éviter la psychose qui s'était emparée des prisonniers italiens au début de l'épidémie. Des mutineries avaient en effet éclaté dans des dizaines de prisons du pays, qui avaient décidé de suspendre les visites familiales pour arrêter la propagation du Covid-19. Trois personnes y avaient trouvé la mort.
En France, plusieurs cellules individuelles ont d'ores et déjà été réservées à l'accueil de détenus malades. L'hygiène a également été renforcée dans les parties communes, comme les parloirs et les coursives, et des savons et autres essuie-main ont été mis à la disposition des détenus. Dans toutes ces zones, des informations sur la maladie ont été affichées.
Pour l'instant, dans les «zones où le virus est actif comme le Haut-Rhin, l'Oise et le Morbihan, les chefs d'établissement ont la possibilité d'interdire les parloirs pendant 15 jours s'ils le jugent nécessaire», a expliqué Wilfried Fonck, secrétaire nationale de l'UFAP Pénitentiaire, au Figaro. «Ailleurs, il sera possible de limiter les parloirs à un majeur par détenu, avec l'incitation de n'être accompagné ni d'enfants ni de personnes âgées. Déjà les jeux et jouets des salles d'attente sont supprimés», a-t-il ajouté.
Les cantines de tabacs ou de produits d'hygiènes, ainsi que les promenades et les douches, sont pour l'instant maintenues. En revanche, les chefs d'établissement auront la possibilité de suspendre certaines activités et les entretiens par téléphone ou les échanges par mail seront privilégiés pour les services d'insertion et de probation. Quant aux transferts, ils sont pour l'instant limités.