Moins de douze heures avant le début du scrutin, plusieurs élus de la République ont appelé samedi soir au report des élections municipales en France.
Plus tôt dans la soirée, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé la fermeture de tous les lieux «non indispensables à la vie du pays» et accueillant du public. Les Français ont également été appelés à diminuer leurs déplacements, et plus particulièrement inter-urbains.
Des mesures prises alors que l'épidémie s'est accélérée sur le territoire national, avec 13 décès et 838 cas confirmés supplémentaires en 24 heures.
Et au moment même où Edouard Philippe a annoncé la prise de ces nouvelles mesures, il a également confirmé la tenue du scrutin municipale.
Une décision décriée par certains élus, ce samedi dans la soirée.
Parmi eux, le président de la région Sud Renaud Muselier: «il était légitime de maintenir le souffle démocratique de notre Nation! Mais ce soir, face aux faits, il devient raisonnable, cohérent et même nécessaire de reporter le scrutin #municipal. Il devra se tenir une fois l'épidémie vaincue collectivement», a-t-il tweeté ce soir.
Il était légitime de maintenir le souffle démocratique de notre Nation ! Mais ce soir, face aux faits, il devient raisonnable, cohérent et même nécessaire de reporter le scrutin #municipal.
Il devra se tenir une fois l’épidémie vaincue collectivement.— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) March 14, 2020
Même son de cloche pour le président de la région Normandie Hervé Morin. «Si la situation s'est à ce point aggravée entre jeudi et aujourd'hui au point de fermer la quasi totalité des commerces, ces élections municipales n'ont pas de sens. Elles doivent êtres reportée car elles vont s'avérer faussées»
Si la situation sanitaire s’est à ce point aggravée entre jeudi et aujourd’hui au point de fermer la quasi totalité des commerces, ces élections municipales n’ont pas de sens. Elles doivent être reportées car elles vont s’avérer faussées. #Municipales #COVIDー19
— Hervé Morin (@Herve_Morin) March 14, 2020
Le président du Conseil exécutif de Corse - région particulièrement affectée par l'épidémie - Gilles Simeoni a pris également la parole sur Twitter. «Je demande l'annulation du scrutin municipale. Parce qu'il est de mon devoir de protéger les Corses. Et pour que le suffrage universel puisse, une fois l'épidémie vaincue, s'exprimer dans des conditions normales.».
En tant que Président du Conseil exécutif de #Corse, je demande l’annulation du scrutin #municipal. Parce qu’il est de mon devoir de protéger les Corses. Et pour que le suffrage universel puisse, une fois l’épidémie vaincue, s’exprimer dans des conditions normales.
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) March 14, 2020
Tout comme la présidente de la région Occitanie Carole Delga qui «estime qu'il est plus sage de reporter les élections municipales».
Au vu des dernières déclarations du premier ministre @EPhilippePM et de l’inquiétude grandissante de la population, j’estime qu’il est plus sage de reporter les élections municipales.
— Carole Delga (@CaroleDelga) March 14, 2020
Un scrutin perturbé ?
Quelques heures après la déclaration d'Edouard Philippe, le directeur de la campagne de Cédric Villani Baptiste Fournier a signalé qu'il prenait « acte des démission, qui en cohérence, se multiplient parmi nos assesseurs et présidents de bureaux de vote. En responsabilité, je ne peux m'y opposer», a-t-il écrit sur Twitter.
Au vu des dernières déclarations du premier ministre @EPhilippePM et de l’inquiétude grandissante de la population, j’estime qu’il est plus sage de reporter les élections municipales.
— Carole Delga (@CaroleDelga) March 14, 2020
Ainsi, ce dimanche, le scrutin municpale pourrait connaître quelques difficultés, tels que des retards à l'ouverture des bureaux, mais chaque candidat semble, ce samedi soir, en mesure désigner un assesseur pour chaque bureau de vote.