Des affrontements ont opposé des manifestants aux forces de l’ordre, lors d’une «Marche féministe» nocturne, organisée ce samedi 7 mars, à Paris.
Sur les pancartes brandies lors du rassemblement, on pouvait notamment lire «On se lève, on se casse» ou encore «La honte». Des slogans en référence à la controversée cérémonie des Césars, à l’issue de laquelle Roman Polanski, visé par des accusations de viol, a reçu le prix de la meilleure réalisation pour le film «J’Accuse», suscitant l'indignation d'Adèle Haenel, qui a quitté la salle.
Des chants hostiles aux forces de l’ordre accusées de violences policières ont aussi été scandés au cours de la marche, qui a réuni plusieurs milliers de personnes, majoritairement des femmes.
Mais la manifestation a dégénéré en fin de soirée vers la place de la République. Des tensions sont apparues entre les forces de l’ordre et les militants, dont certains ont été traînés de force dans le métro, comme en témoignent les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
Effet Adèle Haenel Aïssa Maïga et Virginie Despentes dans la #marchefeministe #JourneeInternationaleDesDroitsDesFemmes pic.twitter.com/PyzKIxE8pz
— Mathilde Larrere (@LarrereMathilde) March 7, 2020
Utilisation des gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre près de la Place de la République.#7mars #Paris #femmes #Feministe #manifestation #France pic.twitter.com/tTpZyixBb2
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) March 7, 2020
Tensions en cours à l’intérieur de la bouche du #métro Place de la République où les forces de l’ordre repoussent les féministes. #7mars #Paris #femmes #Feministe #manifestation #MarcheFéministe pic.twitter.com/Slqly6MoHd
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) March 7, 2020
Au total, neuf personnes ont été interpellées au cours de la manifestation, une pour violence sur agent dépositaire de la force publique, une autre pour dégradation volontaire de bien par incendie et cinq pour dégradations volontaires de véhicules, précise la Préfecture de Police de Paris dans un communiqué.
Marlène Schiappa et Anne Hidago ont réagi sur Twitter
A la suite de ces incidents, la secrétaire d'Etat à l'égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a réagi sur Twitter. «Toutes les femmes doivent pouvoir manifester pacifiquement pour faire respecter leurs droits», a-t-elle écrit, avant de préciser que le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a demandé «un rapport à la Préfecture de Police sur ce qui s'est passée en marge de la marche féministe».
Toutes les femmes doivent pouvoir manifester pacifiquement pour faire respecter leurs droits !
Le ministre @CCastaner a demandé un rapport à la Préfecture de Police sur ce qui s’est passé en marge de la #marcheféministe— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) March 8, 2020
«Choquée par les violences inadmissibles et incompréhensibles la nuit dernière place de la République. Soutien aux manifestantes et manifestants», a de son coté twitté la maire de Paris, Anne Hidalgo.
Choquée par les violences inadmissibles et incompréhensibles la nuit dernière place de la République. Soutien aux manifestantes et manifestants. #8Mars #MarcheFeministe
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) March 8, 2020
Une «marche des grandes gagnantes» prévue ce dimanche
Des dizaines de milliers de manifestants sont attendus ce dimanche 8 mars à Paris, où le défilé partira à 14 heures de la place d'Italie et rejoindra la place de la République, et dans une dizaine d'autres villes de France pour la journée internationale des droits des femmes.
Réforme des retraites, répartition inéquitable du travail domestique, violences sexuelles, féminicides,… les mots d’ordre seront multiples au cours de cette journée baptisée ironiquement «Marche des grandes gagnantes» par les organisateurs, qui ne croient pas aux promesses du gouvernement qui assure que la réforme sera favorable aux femmes.