Le gouvernement et les responsables politiques se veulent rassurants. A l'approche des municipales des 15 et 22 mars, et alors que l'épidémie de coronavirus ne cesse de s'étendre, les pouvoirs publics prennent des mesures pour que les élections puissent se dérouler normalement et sans risques.
Concrètement, le jour du vote, du gel hydroalcoolique ainsi qu'une affichette sur les bons gestes à adopter, comme ne pas s'embrasser ou respecter une distance minimum dans la file, seront disponibles à l'entrée de chaque bureau.
«Nous allons également mettre en place un marquage au sol avec une distance minimale de 1 mètre entre les électeurs», a indiqué au Journal du dimanche (JDD) François Baroin, le président de l'Association des maires de France.
Le Républicain, lui-même maire de Troyes dans l'Aube, ajoute «qu'un stock de 10.000 stylos» sera par ailleurs disponible, afin que les électeurs puissent «en utiliser un qui n'aura pas été manipulé par d'autres.» Une quantité qui pourra être augmentée si nécessaire.
Des dispositions prises ainsi pour limiter au maximum le risque de contagion au coronavirus et calmer l'angoisse des électeurs, autour d'un scrutin que le gouvernement n'entend pas reporter.
Des craintes au niveau de l'organisation
«Il se tiendra et c'est normal», répond également François Baroin, pour qui «si on met entre parenthèses la démocratie, c'est tout le pays qui est mis entre parenthèses.»
Reste néanmoins à savoir, si, à mesure que l'épidémie évolue, l'organisation même du scrutin n'en souffrira pas. Car, pour fonctionner, un bureau de vote a, suivant les textes, besoin en effet de trois personnes : le président du bureau de vote et deux assesseurs. Or, à mesure que les jours passent, certains pourraient manquer à l'appel.
Même chose du côté des fonctionnaires municipaux qui, dans les grandes villes notamment, sont parfois mobilisés et pourraient être tentés de faire jouer un droit de retrait face au virus, quoiqu'en théorie non applicable dans ce cas.
A ces craintes, s'ajoute enfin celle de savoir si les scrutateurs eux-mêmes seront bien au rendez-vous et en nombre suffisant pour dépouiller les bulletins.
Pallier le risque d'une abstention plus forte que prévue
Dernière question et non des moindres : avec l'épidémie, un nombre non négligeable d'électeurs pourraient être tentés de ne pas accomplir leur devoir électoral.
Pour pallier ce risque d'une abstention plus forte qu'elle n'aurait été, le gouvernement veut donc encourager les votes par procuration, notamment à destination des personnes âgées qui sont les plus vulnérables face au virus.
Jeudi 5 mars, au sortir d’une réunion avec les représentants des élus locaux, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a ainsi promis que «des personnels de la gendarmerie ou de la police se déplaceront sur les lieux de résidence» de ces personnes «pour que les procurations soient relevées dans de bonnes conditions».