Après la décision du Premier ministre d'engager la responsabilité du gouvernement pour faire adopter sans vote le projet de réforme des retraites via l'article 49.3 de la Constitution, les réactions de la classe politique ne se sont pas fait attendre.
Jean-Luc Mélenchon, président de La France insoumise, a déclaré : «Le gouvernement s'est aperçu que sa propre majorité était incapable de défendre le texte (...) Nous avons bien fait de déposer nos amendements et d'organiser le débat en amont parce que sinon il n'y aurait pas eu débat du tout. S'il n'y avait pas eu de leur part, la volonté d'en finir (...) avant les élections municipales, il n'y aurait aucune espèce de difficulté si le débat, au total, durait 6 à 8 semaines, ce qui est peu de chose pour une loi qui va changer la vie de millions de personnes».
Jean-Luc Mélenchon, président du groupe LFI à l’Assemblée nationale, sur le passage en force avec le 49.3: «C'est un procédé particulièrement fourbe [...] Mais je préfère prévenir, même s'il n'y a qu'une motion de censure et que c'est celle des Républicains, je la voterai » pic.twitter.com/en2pSP27Li
— CNEWS (@CNEWS) February 29, 2020
Jean-Luc Mélenchon, président du groupe LFI à l’Assemblée nationale : «Je pense qu'il y aura des réactions populaires à la décision du 49.3 » pic.twitter.com/BBTDa7keAW
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«Après avoir refusé un référendum et en utilisant la crise du coronavirus, le gouvernement, avec le cynisme que chacun lui reconnait, vient de dégainer le 49-3 pour faire passer son odieuse réforme des retraites. Les Français ne pardonneront pas cette manoeuvre indigne», a écrit la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen sur sa page Twitter.
Après avoir refusé un référendum et utilisant la crise du #coronavirus, le gouvernement, avec le cynisme que chacun lui reconnaît, vient de dégainer le 49.3 pour faire passer son odieuse #RéformeDesRetraites. Les Français ne pardonneront pas cette manœuvre indigne. MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) February 29, 2020
En catimini, un samedi après-midi, il ajoute la lâcheté à sa solitude. Une nouvelle bataille s'ouvre : celle de la reconquête de ce pouvoir qu'ils nous volent.
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) February 29, 2020
Le gvt utilisera donc le #49.3 pour faire passer une réforme des retraites irresponsable. Ce recours au 49.3 est une nouvelle preuve de faiblesse de la part du Premier ministre ! @lesrepublicains ont toujours fait preuve de responsabilité en proposant le seul projet crédible pic.twitter.com/hvDz7ZzimU
— Christian JACOB (@ChJacob77) February 29, 2020
Le gouvernement a choisi d’autoriser l’utilisation du 49-3 lors du conseil des ministres chargé de contenir l’épidémie de #COVID19 . Chacun appréciera. #retraites
— Olivier Faure (@faureolivier) February 29, 2020
Ils n’ont voulu entendre ni les syndicats, ni les fédérations professionnelles, ni les parlementaires, mais ils ne pourront pas ne pas entendre la voix des électeurs les 15 et 23 mars prochains. #VoteSanction
— Olivier Faure (@faureolivier) February 29, 2020
Le débat de fond avait lieu à l’Assemblée et faisait apparaître l’arnaque de ce projet de loi qu’une majorité de Français veut voir retirer. Rien de ce qu’annonçait le programme présidentiel n’y est respecté. Edouard Philippe dégaine le LBD parlementaire. Vite, un 49.3 citoyen !
— Adrien Quatennens (@AQuatennens) February 29, 2020
Stanislas Guerini, délégué général de LREM, a déclaré à l'AFP : «Voilà près de deux semaines que notre démocratie subit le sabotage parlementaire orchestré par nos oppositions. Force est de constater que face à une stratégie d'empêchement, aller au bout de ce débat était devenu impossible. Si nos oppositions utilisent la Constitution pour empêcher notre démocratie de fonctionner, qu'ils ne s'offusquent pas que le Gouvernement utilise lui aussi les moyens constitutionnels (...) pour faire vivre la démocratie. Je soutiens le Gouvernement dans ce choix, convaincu que cette réforme majeure pour l'avenir de notre pays doit devenir réalité»
«C'est tout à fait regrettable (...) Le gouvernement a présenté un texte confus, illisible sur lequel nous avions bien du mal à trouver des moyens d'expression et le gouvernement très peu de réponses (...) Nous souhaitons que la France puisse continuer à réformer son système de retraite mais qu'elle le fasse avec sérieux et efficacité», a déploré Eric Woerth à l'Assemblée.
Martine Aubry, maire PS de Lille, s'est exprimée via l'AFP : «Après avoir concerté des mois sans en tenir compte, après avoir méprisé les manifestants et la position majoritaire des Français, après avoir présenté une loi au Parlement avec une procédure accélérée, renvoyant l'essentiel à des ordonnances, le recours par le gouvernement au 49-3 est un scandale démocratique allié à une catastrophe sociale. Aucun Français ne sait ce que sera sa retraite, mais chacun a compris qu'il toucherait moins, en travaillant plus, et que les inégalités liées notamment à la pénibilité et à la précarité seraient accrues»