Le périphérique parisien est devenu synonyme d'enfermement et de pollution pour la capitale.
Long ruban de 35 km enserrant Paris, le périphérique avait été inauguré en grande pompe le 25 avril 1973 après 15 ans de travaux sur l'emplacement des anciennes fortifications. Aujourd'hui, la boucle, ses 38 portes et 6 échangeurs autoroutiers, drainent 1,1 million de véhicules par jour, ce qui en fait l'autoroute la plus chargée d'Europe. A l'heure de la transition écologique et du grand Paris, les candidats à la mairie rivalisent de projets pour redonner de l'air aux Parisiens.
Agnès Buzyn
L'ex-ministre de la Santé a enregistré le soutien de l'ancien candidat Gaspard Gantzer dont la mesure phare était justement de supprimer le périphérique. Mais elle n'a pas repris pour autant son idée : «je ne souhaite pas le détruire parce qu'on a besoin de ce lieu de circulation pour désengorger Paris», a confirmé à l'AFP la candidate LREM Agnès Buzyn. «Je pense que des passerelles ou des lieux de passage sont en revanche tout à fait envisageables avec les communes limitrophes (...) mais pas de grands travaux. Je pense que les Parisiens et les Parisiennes aujourd'hui sont épuisés des grands travaux», affirme-t-elle.
Anne Hidalgo
Pour la maire sortante Anne Hidalgo, le périphérique devra à terme être transformé en un boulevard urbain. «Cela veut dire, diminution de la vitesse, végétalisation sur une bonne vingtaine d'hectares - on peut planter entre 70.000 et 80.000 arbres», a expliqué le maire adjoint Jean-Louis Missika. «Cela veut dire aussi à certains endroits des feux de signalisation, des passages piétons et, là où il y a quatre voies, une réservée aux véhicules propres, co-voiturage et transports en commun d'ici 2023 et une autre pour les piétons et les vélos», annonce-t-il.
Mais avant de commencer à toucher à l'ouvrage, il faudra restreindre le flux automobile avec la mise en route du super métro autour de Paris, le «Grand Paris express», à partir de 2024 et apaiser la circulation des autoroutes et voies rapides à l'intérieur de l'A86, le «superpériphérique» parisien situé entre 2 et 7 km de la capitale.
David Belliard
«Nous sommes aussi pour transformer le périphérique en un boulevard urbain végétalisé», explique l'écologiste Fatoumata Koné, tête de liste du candidat David Belliard dans le 19e arrondissement. Elle souhaite cependant que les habitants soient consultés à ce sujet. Pour EELV la place gagnée sur le périph devra surtout répondre aux besoins locaux en matière de logements, d'infrastructures sportives ou culturelles.
Cédric Villani
Quant à Cédric Villani, le dissident LREM, défenseur d'un Paris agrandi, il appelle à «effacer le périphérique en tant que barrière physique, administrative et psychologique». Il faut, dit-il, «suturer, recouvrir là où c'est possible, dresser des passerelles et favoriser les déplacements doux».