Le braqueur Redoine Faïd, détenu dans l'une des prisons les plus sécurisées du pays, a entamé jeudi 20 février une grève de la faim et de la soif pour protester contre ses conditions de détention, ont indiqué vendredi ses avocats à l'AFP.
Redoine Faïd est incarcéré à l'isolement au centre pénitentiaire de Vendin-de-Vieil (Pas-de-Calais), où il attend son procès en appel après le braquage d'un fourgon blindé en 2011.
«du délire»
«Ça fait des mois qu'on alerte sur la situation carcérale qui est la sienne», a déclaré Franck Berton à l'AFP. «Il subit quatre à cinq fouilles à nu par jour. C'est pas de parloir autrement que derrière un plexiglas et avec un hygiaphone. Il n'a aucun contact physique avec sa famille. Lorsqu'il se déplace dans les couloirs de la prison, il est menotté et il est entouré de quatre à six gardes spéciaux qui ont des tenues anti-émeutes, cagoulés. C'est du délire», poursuit l'avocat.
Avant l'ouverture de son procès, Me Berton - ainsi que Me Yasmina Belmokhtar et Me Hugues Vigier qui assurent également la défense du braqueur - avaient demandé son transfert dans un établissement plus proche du tribunal de Saint-Omer, où il doit comparaitre.
Un excès de pouvoir ?
«La loi exige qu'il soit transféré dans l'établissement pénitentiaire du siège de la cour d'assises. Le procureur général nous a écrit que l'administration pénitentiaire refuse d'appliquer la loi pour des raisons de sécurité. L'administration pénitentiaire, donc pour moi la chancellerie, ne respecte pas la loi, c'est à désespérer», a déploré Me Berton.
Ce dernier a annoncé son intention de «saisir le tribunal administratif d'un excès de pouvoir» contre la ministre de la Justice Nicole Belloubet «dès la semaine prochaine».
Il y a plus d'un an, en octobre 2018, le braqueur avait déjà entamé une grève de la faim pour contester l'incarcération de plusieurs membres de la famille après son évasion de la prison de Réau (Seine-et-Marne) quelques mois plus tôt. Il s'était déjà évadé de prison en 2013.