L’écologique au centre du débat. Alors que les élections municipales se rapprochent à grand pas (15 et 22 mars), les candidats multiplient les propositions pour avoir l’air plus vert que leurs adversaires.
Tous l’ont bien compris, la problématique passionne les électeurs et il faut absolument être écolo-compatible pour convaincre. Sur la plupart des tracts distribués dans les boîtes aux lettres, dans tous les discours et prises de position, la question environnementale s’affiche en grand. Et ce, d’un extrême à l’autre de l’échiquier politique.
Une «fibre» écolo pour tous
Les idées ne manquent pas pour remettre la nature au cœur de la vie des Français. En plus de l’habituelle guerre au «tout voiture», la végétalisation des villes est devenue l’axe fort de nombreux candidats. Les projets impliquant de recouvrir de verdure les immeubles où façades et les toitures sont légion, de même que les promesses de création de parcs et d’espaces verts. De son côté, le maire sortant de Bordeaux (Les Républicains) souhaite interdire le plastique jetable dans les restaurants collectifs de la ville dès 2020 (gobelets, assiettes, contenants alimentaires, etc.).
D’autres idées semblent beaucoup plus surprenantes. A Grenoble, ville souvent touchée par la canicule en été, la candidate LREM propose la création d’aqueducs le long des rues pour rafraîchir la ville. A Toulouse, la liste regroupant EELV et La France insoumise souhaite créer des «écoles oasis», où le bitume des cours de récréation serait enlevé et remplacé par des sols capable de capter l’eau.
Le RN se verdit lui aussi
Quoi qu’il en soit, dans ce contexte, la palme de la surenchère verte pourrait être attribuée aux candidats pour la mairie de Paris : Anne Hidalgo (PS) promet des «mini forêts urbaines» en plantant 170 000 arbres (soit près de 80 par jour sur un mandat de six ans), quand Benjamin Griveaux (LREM) souhaite déplacer la gare de l’Est pour y créer à la place un «Central Park» de 30 hectares. Cédric Villani, lui, propose d’immenses «promenades plantées», qui traverseraient la ville pour relier la Seine au stade de France.
Ce virage environnemental a également été pris par le RN, qui a mis en avant le terme de «localisme». Il s’agit ici de privilégier l’agriculteur ou l’artisan du coin. Au milieu de cette avalanche de prises de position, les candidats étiquetés EELV enragent et luttent pour se faire entendre. «Plus que jamais, méfiez-vous des contrefaçons. Il n’y a pas d’écologie sans écologistes», prévient ainsi David Belliard, candidat à Paris.
Un enjeu de taille
Si chaque parti s’est découvert une fibre écolo, c’est que le sujet est devenu un véritable enjeu électoral. Le dérèglement climatique, la pollution, la fonte des glaces ou la disparition de la biodiversité frappent l’opinion. Dans les urnes, le vote vert est devenu une réalité lors des Européennes de juin. La liste Europe-Ecologie s’était classée troisième (13,48% des voix), devant Les Républicains et la gauche.
Et s’il fallait une preuve supplémentaire de l’importance de la question pour les Français, un sondage paru mercredi indique que 68% d’entre eux estiment que la protection de l’environnement peut permettre de surmonter les divisions au sein de la société.