Après les fortes perturbations liées à la grève contre la réforme des retraites, la présidente de la région Valérie Pécresse a estimé qu'il fallait «accélérer la mise en concurrence des transports sur toute l'Ile-de-France», ce mercredi 5 février.
«Pour 2023, on peut lancer l'ouverture à la concurrence des premières lignes de Transilien», a affirmé Valérie Pécresse, en évoquant «les lignes R et J, où on a besoin d'améliorations de services», dans une interview au Parisien. Egalement présidente d'Ile-de-France Mobilités, elle entend ainsi «mettre à l'étude l'ouverture à la concurrence des lignes de train SNCF, pour voir lesquelles pourront être ouvertes à la concurrence le plus vite possible» dès le conseil d'administration d'IDFM qui a lieu ce mercredi.
«Pour les autres, je souhaite qu'on accélère. La loi LOM a repoussé à 2039 l'ouverture à la concurrence des lignes de la RATP et à 2033 les lignes de RER. C'est trop tardif», selon Valérie Pécresse. En conséquence, elle veut «lancer l'ouverture à la concurrence des bus RATP pour être prête fin 2024» et «pour les métros et RER, je souhaite avancer le processus de dix ans», a-t-elle précisé, affirmant que «l'objectif, c'est que tout le réseau puisse être ouvert à la concurrence à l'horizon 2030».
La présidente francilienne a toutefois tenu à rassurer : «l'ouverture à la concurrence n'est pas la privatisation. Les lignes pourraient toujours être exploitées par la SNCF ou la RATP, mais elles seraient forcées d'améliorer leur offre pour être compétitives face à d'autres opérateurs, publics ou privés». Dans ce schéma Ile-de-France Mobilités, l'autorité publique organisatrice des transports, «deviendrait le coordinateur des transports dans la région».
Par ailleurs, Valérie Pécresse que «il y a plusieurs enseignements à en tirer» après le mouvement social contre la réforme des retraites qui a fortement perturbé les transports franciliens en décembre et janvier. Selon elle, «le premier, c'est mettre en place un service garanti aux heures de pointe. [...] Si une telle grève se reproduit, il faut qu'on ait un plan B». Elle en appelle ainsi au gouvernement : «Le droit de grève doit évidemment être respecté. Mais le droit des Français à aller travailler doit l'être tout autant. La question du service garanti doit être remise sur la table. Il faudra modifier la loi».