Après les récentes révélations de violences sexuelles dans le monde du patinage français, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris pour viols et agressions sexuelles sur mineurs par personne ayant autorité sur la victime, notamment Sarah Abitbol.
«Au-delà des faits évoqués» dans le livre de l'ancienne patineuse, paru la semaine dernière, dans lequel elle accuse son ex-entraineur Gilles Beyer de l'avoir violée, «les investigations (...) s'attacheront à identifier toutes autres victimes ayant pu subir, dans le contexte décrit, des infractions de même nature», a précisé le procureur Rémy dans un communiqué.
La semaine dernière, plusieurs anciennes patineuses de haut niveau ont brisé le silence, racontant pour la première fois les violences sexuelles qu'elles auraient subies de la part de leurs entraîneurs lorsqu'elles étaient mineures. Parmi elles, Sarah Abitbol, accuse l'ancien entraîneur de l'avoir violée à plusieurs reprises entre 1990 et 1992, dans son livre «Un si long silence» paru le 30 janvier.
Lundi 3 février, la ministre des Sports Roxana Maracineanu a demandé au président de la Fédération française des sports de glace, Didier Gailhaguet de démissionner, évoquant un «dysfonctionnement général» au sein de la Fédération.
Vendredi dernier, Gilles Beyer avait reconnu dans une déclaration à l'AFP des «relations intimes» et «inappropriées» avec Sarah Abitbol, lui présentant ses excuses.
Une première enquête en 2000
Au début des années 2000, sur la base d'un signalement de parents, Gilles Beyer avait fait l'objet d'une enquête judiciaire qui n'a pas abouti, puis d'une enquête administrative, qui a conduit le ministère des Sports à mettre fin à ses fonctions de cadre d'Etat, le 31 mars 2001. Malgré cette mise à l'écart, Gilles Beyer a poursuivi sa carrière au sein du club parisien des Français volants, présidé par son frère Alain, jusqu'à son éviction vendredi, et a effectué plusieurs mandats au bureau exécutif de la Fédération française des sports de glace (FFSG) jusqu'en 2018.