Jeunes mariés et en couple depuis sept ans, Steven et Nathan Da Fonseca ont souhaité lancer une procédure d'adoption. A Metz, un praticien a refusé de leur délivrer le certificat médical nécessaire à la constitution de leur dossier. Il doit être traduit devant la chambre disciplinaire de l'Ordre des médecins pour discrimination.
Le docteur a dans un premier temps été entendu par ses pairs en décembre, lors d'une tentative de conciliation qui n'a pas abouti. Depuis, l'Agence régionale de santé (ARS) a lancé une procédure de radiation de la liste des médecins agréés.
Interrogé par Le Républicain lorrain, le médecin estime être dans son droit. «Il y a trois dimensions dans notre métier : physique, mentale et spirituelle, affirme-t-il. Ce cas-là touche la troisième. J’ai parfaitement le droit qu’on respecte mes convictions».
Steven et Nathan Da Fonseca ont finalement réussi à obtenir le certificat dont ils avaient besoin, auprès d'un autre professionnel de santé qui, selon eux, aurait également tenu des propos discriminatoires à leur encontre.
«On ne peut pas laisser passer»
Soutenus par l'association Couleurs gaies, les jeunes mariés qui ne se disent «pas militants» n'ont pourtant pas l'intention de se taire. «De la part d’un médecin agréé pour les procédures d’adoption, on ne peut pas laisser passer», déclarent-ils au Républicain lorrain.
Pour rappel, la loi Taubira, adoptée en 2013, stipule qu'en matière d'adoption, les couples homosexuels et hétérosexuels ont les mêmes droits.