Le sujet sensible et polémique de laïcité à la française est-il encore compris par les élèves? Selon une étude publiée mercredi, dans leur ensemble, collégiens et lycéens adhèrent très majoritairement à ce pilier de l'école républicaine, avec toutefois des bémols en lycée professionnel ou dans l'éducation prioritaire.
Cette étude «inédite» a été réalisée entre mars et mai 2018 auprès de 16.000 élèves de troisième et terminale d'établissements publics et privés sous contrat, 500 enseignants et 350 chefs d'établissement par le Centre national d'étude des systèmes scolaires (Cnesco).
Pour 90% des collégiens et lycéens, les élèves doivent être tolérants entre eux s'ils n'ont pas les mêmes croyances. Par ailleurs, 82% des lycéens de terminale estiment que les lois de la République sont plus importantes que les règles religieuses. Enfin, ils sont deux tiers à penser que la religion ne doit pas du tout être visible à l'école, indique le Cnesco.
«en grande partie grâce à l'enseignement qu'ils ont reçu»
Selon Nathalie Mons, présidente de cette instance d'évaluation, «si ces jeunes adhèrent majoritairement à ces valeurs, c'est en grande partie grâce à l'enseignement qu'ils ont reçu». «L'école réussit à inculquer les principes fondamentaux de la laïcité, avec des élèves qui font preuve d'une grande tolérance», assure-t-elle.
L'étude montre aussi que les élèves qui ont le plus de connaissances civiques sont aussi ceux qui sont le plus attachés à la laïcité. Et il y a également moins de problèmes au niveau du collège, même pour les établissements difficiles qui consacrent à ce sujet plus d'intervention et de temps. Mais des difficultés se concentrent dans certains types d'établissements.
Selon le Cnesco, 28% des élèves en lycée professionnel estiment que les règles de vie prescrites par la religion sont plus importantes que celles de la République, contre 14% dans les lycées généraux.
Enfin, dans les collèges d'éducation prioritaire, 15% des profs chargés de cet enseignement constatent des atteintes à la laïcité, contre seulement 1% hors de l'éducation prioritaire.