Le timing de l'annonce de la candidature de Marine Le Pen à l'élection présidentielle de 2022 aurait été contraint par ses démêlés avec la justice.
C'est la thèse d'un article du JDD, publié le 26 janvier. La présidente du Rassemblement national, perdante en 2012 et 2017, souhaite à nouveau tenter d'être élue présidente de la République en 2022 ; elle l'a annoncé le 16 janvier. Si sa candidature n'est pas une très grande surprise, le timing, deux ans et demi avant l'élection, en revanche, l'est beaucoup plus.
Mise en examen pour «détournement de fonds publics», Marine Le Pen est soupçonnée d'avoir utilisé des fonds européens, normalement dédiés pour la rémunération de ses assistants parlementaires, à d'autres fins. Dans cette affaire elle «pourrait être renvoyée devant le tribunal correctionnel et un procès pourrait se tenir au cours de l'année prochaine, selon des sources proches du dossier», selon le journal dominical.
«rassurons nos électeurs : Marine Le Pen sera au rendez-vous de 2022»
Et les juges ont la possibilité de prononcer une peine d'inéligibilité, ce qui empêcherait sa participation à la campagne présidentielle. Avec cette déclaration anticipée, «MLP» espérerait rendre sa candidature «inéluctable». Aussi en cas de jugement en sa défaveur, Marine Le Pen, maintenant que sa candidature est publique, pourrait faire valoir une décision instrumentalisée politiquement par les juges.
Mais avant d'en arriver là, ses conseils juridiques multiplient les recours pour retarder l'audience. «Une nouvelle démarche vient d'être entreprise pour soulever la prescription de faits qui lui sont reprochés», écrit le journaliste du Journal du dimanche.
Interrogé sur cette possibilité, Sébastien Chenu, le porte-parole du RN a déclaré sur Europe 1 que : «Evidemment nous irons nous expliquer mais comme nous n’avons rien à nous reprocher, rassurons nos électeurs : Marine Le Pen sera au rendez-vous de 2022, et je pense qu’elle sera élue».