C'est un chiffre qui fait froid dans le dos. Le nombre de faits racistes et xénophobes a explosé en France en 2019 avec une hausse de plus de 130 %, selon un bilan du ministère de l'Intérieur rendu public ce dimanche 26 janvier.
Après avoir enregistré un repli sur les deux dernières années, il y a eu ainsi, l'année dernière, 1.142 faits racistes et xénophobes comptabilisés, contre 496 en 2018.
«Pour l'essentiel, ces faits relèvent de la catégorie des 'menaces' (977)», détaille la place Beauvau.
Les faits anti-religieux en hausse, tous cultes confondus
Concernant les faits anti-religieux, ceux-ci sont également en hausse en 2019, tous cultes confondus.
Dans le détail, les faits à caractère antisémite enregistrent une hausse de 27 %, puisque 687 faits de cette nature ont été constatés l’an dernier, contre 541 en 2018.
Là encore, ce sont les «menaces» (536) comme les propos ou gestes menaçants, inscriptions, tracts ou courriers qui constituent l'essentiel des faits à caractère antisémite. Le reste (151) concernant des «actions», soit les atteintes aux personnes et aux biens, telles les dégradations, vols, et violences physiques.
Alors que le monde commémore les soixante-quinze ans de la libération du camp nazi d'Auschwitz, ces chiffres montrent ainsi que la communauté juive reste encore très ciblée, comme le tend à prouver une étude de l'IFOP selon laquelle 34 % des juifs français se sentent régulièrement menacés en raison de leur appartenance religieuse.
En voyage en Israël, le président Emmanuel Macron a d'ailleurs fait de l'antisémitisme un thème central de sa communication, le chef de l'Etat devant, par ailleurs, inaugurer, ce lundi 27 janvier, un mur des noms au mémorial de la Shoah à Paris.
S’agissant des faits anti-chrétiens, Beauvau précise que leur nombre est stable sur l’année, avec 1052 faits recensés, lesquels se décomposent en 996 actions et 56 menaces. A noter que les actions décomptées consistent essentiellement en atteintes aux biens à caractère religieux.
Quant aux faits anti-musulmans, leur nombre demeure relativement faible (154 faits, qui se décomposent en 63 actions et 91 menaces), mais il est en hausse par rapport à 2018, où l’on avait dénombré 100 faits. Là encore, l’essentiel des actions concernent des atteintes aux biens religieux.