Dès aujourd'hui, la RATP est invitée à mieux cartographier les zones à risques sur son réseau en cas d'intempéries et à redéfinir les mesures à prendre en cas d'alertes de Météo-France, selon un rapport publié ce jeudi 23 janvier, à la suite de l'accident de RER en 2018.
A l'époque, une rame du RER B avait déraillé le 12 juin 2018 au matin entre Saint-Rémy-lès-Chevreuse (78) et Courcelle-sur-Yvette (91), dans le sud de Paris, après un glissement de terrain dû à des intempéries, faisant sept blessés légers.
Sinon mortel, l'accident avait été particulièrement spectaculaire : la motrice était restée sur la voie, tandis que trois voitures s'étaient couchées sur le flanc gauche ou avaient basculé dans le fossé. La rame de queue, restée accrochée aux voitures ayant déraillé, était restée sur la voie.
des recommandations à suivre
Dans ce rapport, le Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) recommande en effet à la RATP de «finaliser l'étude des risques hydrologiques et hydrauliques portant sur les remblais du réseau et engager un plan d'action de réduction des situations présentant des risques élevés».
Il l'invite également à définir les interventions nécessaires – en l'occurrence des tournées de visite de l'infrastructure avant de faire rouler les trains – et ce, plus particulièrement en cas d'alerte de Météo-France, dans les «secteurs identifiés à risque».
Et enfin, le Bureau recommande de «définir les critères de priorisation» des travaux nécessaires pour renforcer les ouvrages hydrauliques.
Un accident qui aurait pu être évité
Or dans son rapport, le BEA-TT constate que «la cause directe de l'accident est l'évidement du remblai soutenant la voie» et explique en somme que ce remblai a formé un barrage empêchant le bon écoulement des eaux de pluie. Un accident qui aurait peut-être pu être évité au regard de l'enquête, puisque «les services en charge du diagnostic avaient défini depuis plusieurs années les travaux à réaliser afin de curer les ouvrages». Sauf que «ces travaux n'avaient jamais été priorisés».
De fait, cet accident a été provoqué, selon le Bureau, par «un épisode pluvieux exceptionnellement et localement abondant (...) sur des sols déjà saturés en eau», mais aussi par un système d'évacuation des eaux du remblai ferroviaire «dont la maintenance est perfectible» et surtout par «l'absence de mesures d'adaptation de l'exploitation courante suite aux messages de vigilance de Météo-France».