Quelque 26.000 opposants à l'ouverture de la PMA à toutes les femmes ont défilé dimanche à Paris à l'avant-veille de l'examen au Sénat du projet de loi bioéthique, selon un comptage du cabinet Occurrence pour un collectif de médias.
C'est presque trois fois moins que lors du précédent rassemblement, le 6 octobre, qui avait réuni 74.500 personnes dans les rues de la capitale avant le vote du texte par l'Assemblée nationale, selon le comptage de ce cabinet indépendant.
Le cortège s'est élancé à partir de 13H00 de la place de la Résistance (VIIe), en bord de Seine, pour rejoindre la place de l'Opéra.
Avant la journée de mobilisation, la présidente de la Manif pour tous Ludovine de la Rochère se voulait «optimiste» sur le niveau de mobilisation. «Je pense que ce sera une manifestation très importante avec un public très conscient des enjeux derrière la loi bioéthique», a-t-elle déclaré à l'AFP.
Près d'une centaine de cars, ainsi qu'une vingtaine de trains avaient été affrétés pour rejoindre la capitale, selon les organisateurs. Quelque 1.000 volontaires étaient mobilisés.
Les opposants à la PMA pour toutes les femmes comptent faire une démonstration de force avant l'examen mardi au Sénat du projet de loi bioéthique, déjà voté en première lecture par l'Assemblée nationale.
Les sénateurs, réunis en commission spéciale, ont déjà adopté le 8 janvier le texte, dont l'article 1 sur la PMA, malgré l'hostilité d'une partie de la droite, majoritaire au palais du Luxembourg.
«Méthode cause toujours»
Malgré un processus législatif bien engagé, les associations gardent espoir. «Au lendemain de la manifestation du 2 février 2014, avait été retiré le projet de loi famille de la ministre Dominique Bertinotti», qui avait renoncé à y inclure la PMA pour toutes, a rappelé Ludovine de la Rochère.
«Ce qui s'est passé au Sénat nous motive encore plus à nous mobiliser contre ce projet de loi qui ne mérite plus de s'appeler bioéthique», estime pour sa part Caroline Roux, déléguée générale adjointe d'Alliance Vita.
L'association anti-IVG a obtenu gain de cause début janvier devant la justice pour que soit réaffichée dans les gares d'Île-de-France sa campagne controversée, à laquelle s'opposait la maire de Paris Anne Hidalgo, axée sur le respect de la «paternité» et de la «maternité» en référence - mais sans mention explicite - à la PMA.
Cette semaine, l'archevêque de Paris Mgr Michel Aupetit a qualifié de «monstrueux» le fait d'«infliger volontairement (l'absence d'un père)».
Les associations pointent également du doigt la «méthode cause toujours» du gouvernement. Elles regrettent que ce qu'elles ont proposé lors des Etats généraux de la bioéthique organisés en 2018 n'ait pas été pris en compte dans le projet de loi. «Et depuis quelques semaines, c'est le silence», affirment-elles.
«Au fond c'est une question de courage en politique et de convictions personnelles. Pas de couleur ou d'appartenance à tel parti», selon Bertrand Lionel-Marie, des Associations familiales catholiques (AFC), qui demande aux parlementaires d'aller contre «l'esprit du temps».
Le collectif n'exclut pas d'autres manifestations «dans les prochaines semaines», en cas de statu quo du texte et de «non-ouverture d'un dialogue».