Plusieurs dizaines d'opposants à Emmanuel Macron se sont rassemblés vendredi soir devant le théâtre des Bouffes du Nord où il passait la soirée et ont tenté d'entrer, avant d'être repoussés par les forces de l'ordre, selon des sources concordantes.
Une trentaine de personnes a tenté d'entrer dans le théâtre, a précisé l'entourage du couple présidentiel. Emmanuel Macron, qui avec son épouse assistait à une représentation, a été «sécurisé» pendant quelques minutes puis est retourné voir la pièce jusqu'au bout.
Les manifestants ne sont pas parvenus à entrer, a confirmé la Préfecture de police de Paris.
Le président, qui aime sortir discrètement dans Paris pour aller au restaurant ou au théâtre, a quitté les lieux en voiture vers 22H00 sous escorte policière.
Aux cris de «tous ensemble, grève générale», les manifestants ont fait face pendant environ une heure à de nombreux policiers déployés devant cet établissement du Xe arrondissement, a constaté l'AFP.
Emmanuel et Brigitte Macron assistaient à une représentation de «La Mouche» quand le journaliste militant Taha Bouhafs, assis trois rangs derrière, a tweeté des photos qui ont incité des militants à venir perturber le spectacle, selon un proche du président.
Le journaliste David Dufresne a signalé sur Twitter un autre message paru une dizaine de minutes avant celui de de Tahar Bouhafs, signalant la présence du président dans le théâtre et appelant à venir manifester devant l'établissement.
«On était à l'université Paris 7 pour une université populaire, quelqu'un a reçu un message indiquant que Macron était là, donc on est venus pour montrer qu'on est présents, qu'il y a une contestation contre la réforme des retraites mais pas seulement», a expliqué Arthur Knight, l'un des manifestants.
«Le président continuera à se rendre à des représentations théâtrales comme il en a l'habitude. Il veillera à défendre la liberté de création, afin qu'elle ne soit pas perturbée par des actions politiques violentes», a affirmé son entourage.
Selon une source judiciaire, le journaliste militant Taha Bouhafs a été ensuite interpellé et emmené au commissariat, sans qu'il soit précisé vendredi soir s'il avait été ou non placé en garde à vue.
«Président @EmmanuelMacron @BouffesDuNord, intrusion @CFDT, cérémonies de vœux des députés @LaREM_AN et ministres empêchées ou annulées. Les auteurs de ces agressions sèment la violence et la discorde. Nous les ferons reculer par le rassemblement des Français et la solidarité», a réagi le patrons des députés LREM Gilles Le Gendre.
«Dans quel régime sommes-nous pour qu’un président, furieux que des manifestants le conspuent à l’extérieur d’un théâtre, fasse arrêter un journaliste qui s’y trouvait et qui avait osé communiquer sur sa présence ? #monarchie #liberezTaha», a accusé le député Insoumis Eric Coquerel.
Peu visible en public depuis des semaines, Emmanuel Macron n'a pas fait de bain de foule depuis son passage à Amiens les 21 et 22 novembre, avant la réforme des retraites.
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Au 44e jour de grève contre la réforme des retraites, plusieurs autres actions ciblées ont été menées vendredi par les opposants à la réforme : une intrusion au siège de la CFDT, favorable au système universel de retraite par points dénoncé par les grévistes et le blocage de l'entrée de la pyramide du Louvre.
La secrétaire d'Etat Marlene Schiappa a aussi dénoncé vendredi l'attitude «très menaçante» d'opposants qui l'ont prise à partie jeudi soir lors d'une réunion publique et dénoncé des tentatives d'intimidation.
«Ces violences sont une honte pour notre démocratie», a réagi M. Macron en début de soirée au sujet de l'intrusion au siège de la CFDT.