D'après une étude de l'Institut de la protection sociale (IPS), publiée ce mercredi 15 janvier, les clubs de football professionnels feraient partie des grands gagnants de la réforme des retraites. Grâce à celle-ci, ils économiseraient des dizaines de milliers d'euros de charges sociales. Un résultat toutefois démenti par le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin.
Avec le nouveau régime universel, les contribuables touchant plus de 120.000 euros brut annuels (environ 10.000 euros par mois) paieront une cotisation retraite de 2,81 % (contre 28,12 % pour ceux en dessous de ce plafond), qui ne leur ouvrira aucun droit à la retraite mais financera la solidarité du système, rappelle l'étude dévoilée par Le Figaro. Un taux à comparer avec celui auquel ils cotisent dans le système actuel : 26,94 %, pour les personnes gagnant jusqu'à 320.000 euros brut annuels (environ 27.000 euros par mois).
Les footballeurs de Ligue 1, qui touchent en moyenne 73.000 euros brut mensuels selon l'IPS, sont donc largement au-dessus de ce plafond de 10.000 euros par mois. Mais ce ne sont pas les joueurs qui vont profiter de cette baisse, mais bien les clubs. En effet, «les contrats se négocient avec une rémunération nette, c'est le club qui prend en charge l'impôt sur le revenu du joueur et toutes ses charges sociales», explique sur Franceinfo Bruno Chrétien, président de l'IPS.
Selon le think tank libéral, l'économie de cotisations pour les clubs tels que l'OM, l'OL ou le LOSC se situe ainsi entre 150.000 et 500.000 euros par an et par club. «La retraite universelle procurera pour ces clubs une sorte de subvention sur la masse salariale. Bien loin de la volonté de justice sociale affichée par les promoteurs de la réforme», déplore Bruno Chrétien au Figaro.
Une étude contredite par Gérald Darmanin
A noter tout de même que les rares footballeurs touchant au moins 800.000 euros par mois verront au contraire leurs cotisations augmenter, souligne Capital. Mais, en Ligue 1, ils ne sont que cinq à gagner autant, et ils jouent tous au Paris Saint-Germain : Neymar, Kylian Mbappé, Edinson Cavani, Thiago Silva et Angel Di Maria. Pour ces joueurs, le PSG va donc devoir débourser plus d'agent en cotisations : plus de 130.000 euros de plus par an pour Neymar par exemple, et plus de 50.000 euros pour Mbappé, selon Capital.
Les conclusions de l'IPS ont été rudement réfutées par Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics, sur RTL. «C'est tout à fait faux (...) Il y a au-dessus de ces 120.000 euros, de ces joueurs de football par exemple, une cotisation qu’ils vont payer et qui va payer la retraite à 1.000 euros des agriculteurs, alors qu’ils n’auront pas la protection sociale qui correspond à leur cotisation», a-t-il affirmé. Le ministre faisant ici référence à la cotisation de solidarité de 2,81 % pour les personnes touchant plus de 120.000 euros brut annuels - qui figure dans l'étude de l'IPS -, mais sans nier la conclusion principale du think tank, c'est-à-dire la baisse de cotisations retraites dont bénéficieront les clubs.