Au lendemain de l'attaque au couteau de Villejuif, qui a fait un mort et deux blessés, Laure Beccuau, procureure de la République de Créteil, a donné davantage de détails sur le profil de l'assaillant.
Il s'appelait Nathan C. et était âgé de 22 ans. Au moment de l'attaque, les témoins décrivent un «individu revêtu d'une djellaba bleue et qui n'a cessé d'agir en criant allah akbar».
Laure Beccuau décrit un parcours «d'une extrême violence et détermination». Muni d'une arme blanche, l'assaillant s'est attaqué à plusieurs personnes dans le parc départemental des Hautes-Bruyères.
Selon la procureure, Nathan C. a menacé un homme de son couteau avant de l'épargner lorsque celui-ci, se disant musulman, s'est montré capable de réciter une prière en arabe. L'agresseur s'est alors «détourné pour s'attaquer au couple».
Il a poignardé la femme au cou avant de s'en prendre violemment à l'homme qui tentait de défendre son épouse. Ce dernier est décédé des suites de ses blessures. L'assaillant a également blessé une joggeuse de plusieurs coups de couteau dans le dos.
Un «calme apparent»
Les témoignages font état d'un «calme apparent de l'intéressé», précise Laure Beccuau. Lorsqu'il est confronté aux forces de l'ordre, il ne s'interrompt pas et «se livre à des gestes pouvant laisser penser qu'il était porteur d'une ceinture d'explosifs».
Dans un sac lui appartenant, une lettre testamentaire, un coran et des ouvrages sur la religion musulmane ont été retrouvés. Si la famille de l'agresseur a confirmé sa conversion à l'Islam «entre mai et juillet 2017», la procureure précise néanmoins qu'il n'était pas fiché comme étant radicalisé.
Elle assure que «ses antécédents judiciaires ne sont pas remarquables». Nathan C. n'était connu des services de polices que «pour un usage de stupéfiants lorsqu'il était mineur» et pour «des violences légères dans le cadre d'une manifestation».
Plusieurs séjours en hôpital psychiatrique
Selon Laure Beccuau, la mère de l'assaillant fait état «d'un suivi psychiatrique engagé très tôt», dès l'âge de 5 ans. Ses proches parlent d'un garçon «très vite repéré comme ayant de hautes capacités intellectuelles», mais aussi «d'un aspect plus sombre de sa personnalité».
Nathan C. a fait l'objet de plusieurs hospitalisations, «dont certaines à la demande de ses parents». Selon les informations de la procureure, son dernier séjour dans un établissement psychiatrique s'est terminé en mai 2019. Il était alors «soumis à un traitement médicamenteux» qu'il a interrompu en juin 2019.