Débuté le 5 décembre, le mouvement social contre la réforme des retraites va dépasser le mois de grève continu. Entre blocages, manifestations et négociations, la période a été intense pour les usagers, le gouvernement et les mobilisés.
Des journées de manifestations plus ou moins suivies
La mobilisation s’est articulée jusque-là autour de trois journées de manifestations. La première, le jeudi 5 décembre, a marqué le début officiel du mouvement de grève, avec plus de 800.000 personnes ayant marché dans de nombreuses villes de France (chiffre ministère de l’Intérieur, les syndicats estiment eux qu’1,5 millions de personnes ont défilé). Le mouvement a ensuite largement fléchi pour les manifestations du mardi 10 décembre, avec 339 000 personnes dans les rues (selon l’Intérieur, 885 000 personnes pour les syndicats). Juste avant les vacances de Noël, le mardi 17 décembre, le nombre de manifestants à travers le pays a rebondi, avec 615.000 personnes selon l’Intérieur (1,8 millions selon les syndicats). La prochaine grande journée de mobilisation est prévue pour le jeudi 9 janvier.
Un blocage record dans les transports
Bus à l’arrêt, trains supprimés, lignes de métro désertées… Plus que les journées de manifestations, ce qui a avant tout marqué le mois de grève contre la réforme des retraites est le blocage des transports. Les conducteurs de la RATP et la SNCF ont été les plus mobilisés parmi l’ensemble des salariés des deux entreprises (avec un tiers d’entre eux toujours absents). En dépassant les 28 jours de grève consécutifs, les agents de la SNCF ont même battu leur record de 1986. La région parisienne a été la plus sévèrement touchée, même si les annulations de TGV pour les vacances ont touché l’ensemble du territoire.
Des débordements multiples
Affrontements avec les forces de l’ordre, dégradations de mobilier urbain, sabotages. Avec l’accumulation des actions coup de poing des grévistes, des débordements ont fatalement eu lieu. Ils ont parfois pris la forme d’agressions verbales sur des agents non-grévistes par leurs «collègues» mobilisés, comme ce conducteur de tram violemment insulté à La Garenne-Colombes ou cette agent prise à partie et empêchée de monter dans son métro à Paris. Des actions qui ont fait réagir massivement sur les réseaux sociaux, de la part d’internautes ou du personnel politique, dénonçant les pressions exercées sur les travailleurs par les grévistes. La RATP a d’ailleurs rappelé qu’empêcher le travail de ses agents est répréhensible.
les négociations toujours très compliquées
Gouvernement et syndicats sont toujours autant opposés sur la réforme des retraites. Et ce malgré de très longues discussions avant même la présentation du projet. Aucune avancée notable n’a également pu être enregistrée entre les parties depuis le début du mouvement. Les syndicats ont été accueillis une dernière fois à Matignon le 19 décembre et en sont ressortis toujours aussi fâchés, que ce soit à cause de l’âge pivot pour la CFDT ou du système à points pour la CGT et FO. Pour tenter de sortir de l’impasse, le gouvernement a par ailleurs annoncé que les discussions reprendront avec les partenaires sociaux le mardi 7 janvier puis s’échelonneront sur l’ensemble du mois. La pénibilité et les fins de carrière devraient notamment être au programme.