Dans une tribune relayée dans le JDD ce dimanche 15 décembre, 660 chefs de service, responsables d'unités de soins, ou médecins hospitaliers menacent de démissionner si de «réelles négociations» sur l'hôpital public ne sont pas ouvertes avec la ministre de la Santé Agnès Buzyn.
C'est donc un cri d'alarme supplémentaire émanant de professionnels visant à mettre en garde les pouvoirs publics sur la situation des hôpitaux du pays qui se fait entendre.
Fustigeant «une rigueur devenue austérité, puis une austérité devenue pénurie», ces centaines de médecins, réunis dans le Collectif Inter-Hôpitaux, dénoncent notamment la «contrainte» imposée à l'hôpital public français et, dans ce contexte, envisagent «un mouvement de désobéissance inédit», voire des démissions en série, si des avancées ne sont pas rapidement trouvées.
[Tribune] 660 chefs de service, responsables d'unités de soins et médecins hospitaliers menacent dans le JDD de "démissionner si la ministre [de la Santé, Agnès Buzyn] n'ouvre pas de réelles négociations" https://t.co/qBuKSauKc2
— Le JDD (@leJDD) December 14, 2019
Les signataires, qui travaillent, entre autres, à Paris, à l'hôpital Robert-Debré, celui de la Pitié-Salpêtrière ou encore Bichat, mais également en régions, estiment que les dernières mesures annoncées par le gouvernement, le mois dernier, sont loin de répondre aux besoins des établissements.
Dans ce dernier plan en date, le troisième présenté par l'exécutif depuis cet été, Edouard Philippe avait notamment promis une reprise du tiers de la dette des hôpitaux et un budget du secteur en hausse.
«1,3 milliard d'euros manquants»
Des mesures qui, pour les signataires, se résument «pour 2020 à moins de 300 millions supplémentaires, alors que, de l'avis général, il manque, disent-ils, 1,3 milliard d'euros pour répondre à la seule augmentation des charges».
Alors que les médecins sont de nouveau appelés à se mobiliser partout en France, mardi 17 décembre, pour réclamer à nouveau davantage de moyens, et faire en sorte que les blouses blanches restent «visibles» malgré le mouvement prévu ce même jour contre la réforme des retraites, les médecins signataires concluent leur texte en annonçant qu'une fois qu'ils seront 1.000, ils exigeront d'être reçus par Agnès Buzyn.
«La ministre actuelle ne manque pas de témoigner sa compassion, mais le vrai ministère de la Santé est à Bercy», estiment-ils avant d'ajouter que «l'hôpital se meurt et la ministre ne lui administre que des soins palliatifs».
Des mots qui résonnent singulièrement avec ceux prononcés par soixante-dix directeurs médicaux des départements médico-universitaires, qui, le 13 novembre dernier, avaient signé une autre tribune collective, publiée cette fois dans Le Monde pour alerter sur le dépérissement de l’hôpital public.
«L’hôpital public s’écroule et nous ne sommes plus en mesure d’assurer nos missions», avertissaient-ils.