Un homme a été condamné vendredi soir à quinze ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de la Côte-d’Or, devant laquelle il comparaissait pour le viol en 2015 de son bébé de sept mois.
Celui qui avait 36 ans au moment des faits était jugé pour viol, atteintes sexuelles et violences sur sa petite fille, alors que des lésions avaient été découvertes à l'hôpital en décembre 2015 sur le corps du nourrisson, amené par ses parents qui venaient de découvrir du sang dans sa couche.
La peine, annoncée par le jury peu avant minuit, est assortie d'un suivi socio-judiciaire de 10 ans et du retrait de l'autorité parentale. Elle est conforme aux réquisitions de l'avocate générale.
Mais la sentence est jugée très lourde par l'avocate de cet homme qui se dit innocent, Me Anne-Sophie Henriot, qui a immédiatement indiqué son intention de faire appel.
Un an avec sursis pour la mère
La mère de la victime, qui comparaissait pour non-dénonciation, a quant à elle été condamnée à 12 mois de prison avec sursis, une peine légèrement inférieure aux 18 mois avec sursis demandés par l'avocate générale.
Si la victime ne peut parler «il y a un corps qui parle et qui appuie», avait martelé la représentante du ministère public, citant des lésions signes de «pénétration au niveau de l'anus», des bleus sur tout le corps ou encore plusieurs fractures anciennes.
Des examens médicaux «sans appel sur l'existence de maltraitances», selon l'avocate générale, évoquant des faits «répétés». Et, s'adressant à l'accusé, elle a jugé «regrettable à l'issue de ces quatre ans, de ces quatre jours, que vous n'ayez pas fini par reconnaître» les faits.
«De gros doutes»pour l'avocat de l'accusé
Car cet homme dont le procès n'a pas révélé de profil pathologique, qui avait effectué un an et demi de détention provisoire après les faits, a clamé son innocence tout au long des débats.
«Dans ce dossier, il y a de gros doutes, il n'y a pas assez d'éléments», avait lancé aux jurés l'avocate de la défense Me Anne-Sophie Henriot, soulignant que «les experts ne sont pas d'accord entre eux» sur l'origine et le moment de l'apparition des lésions de l'enfant.
«Il n'y a de l'ADN nulle part» ni «aucune photo à caractère pédopornographique» sur le portable de l'accusé, a-t-elle poursuivi, soulignant que son client avait lui-même donné l'alerte et conduit sa fille à l'hôpital. «On ne l'entend pas parce qu'on ne veut pas l'entendre: il a été coupable avant d'être jugé».