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Que sont les BRAV-M, ces policiers à moto présents lors des manifestations ?

Les BRAV-M se constituent lorsque les autorités craignent des affrontements dispersés. [GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

Parmi l’important dispositif de maintien de l’ordre lors des manifestations contre la réforme des retraites, leur présence se fait immédiatement remarquer. Les BRAV-M, ces policiers à moto, doivent permettre de s’adapter aux débordements pour intervenir très rapidement. Mais leurs méthodes ont été pointées du doigt.

un pilote, un policier

Créées en mars 2019 par le préfet de police Didier Lallement, les BRAV-M (pour Brigades de répression de l’action violente motorisées) sont des unités de police à moto. Elles sont composées de binômes, comprenant un pilote et un policier. Il ne s’agit pas d’un corps permanent et est constitué lorsque les autorités craignent une dispersion des affrontements durant une manifestation.

Lorsqu’ils arrivent à l’endroit demandé, le passager descend du véhicule pour maintenir l’ordre et/ou interpeller. Plus en retrait, des fourgons doivent suivre les BRAV-M, permettant d’acheminer des renforts et d’évacuer les personnes interpellées

interpellation des casseurs, soutien aux unités en difficulté...

Les BRAV-M doivent permettre une grande réactivité aux forces de l’ordre lorsqu’il faut intervenir dans un endroit éloigné. Les motos permettent d’emprunter les contre-allées, les trottoirs ou les sens interdits pour arriver plus rapidement. Leur vitesse d’intervention doit empêcher de laisser le temps aux casseurs de s’enfuir. Une fois sur place, ils peuvent aller au contact, pour interpeller des personnes parmi un groupe.

Les BRAV-M doivent aussi faire face à la tactique des casseurs et des pillards, qui cherchent à ouvrir plusieurs «fronts» lors d’une manifestation, pour diviser les forces de l’ordre et les obliger à se déplacer dans des situations compliquées (barricades, feux, projectiles). De même, lorsqu’une unité est en difficulté, les policiers sont envoyés en renfort pour la soutenir le plus vite possible.

A d’autres moments, ils ont pour mission de disperser les regroupements en fin de journée, afin d’empêcher des débordements. Ils peuvent se rendre facilement d’un lieu à un autre en fonction des besoins. Les BRAV-M sont également déployées lorsque la crainte de manifestation ou rassemblement sauvage se fait sentir. Ils ont alors pour mission de prendre position sur place pour l’empêcher.

Les méthodes de certaines unités BRAV-M ont été pointées du doigt lors des manifestations qui ont suivi l'utilisation du 49-3 pour faire adopter la réforme des retraites. Plusieurs vidéos publiées lundi 20 mars sur Twitter montrent des policiers frapper ou matraquer des manifestants, visiblement inoffensifs. Des scènes dénoncées par les manifestants mais aussi certains élus d'opposition, comme la députée LFI Raquel Garrido.

Les nouveaux voltigeurs ?

Si leurs détracteurs ont rapidement fait le lien avec les voltigeurs, dissous en 1986 après la mort de Malik Oussekine, le mode opératoire des BRAV-M est différent. Ils ne procèdent à aucune charge ou interpellation en mouvement (depuis leur moto). Leurs véhicules servent uniquement à se déplacer rapidement et ils en descendent avant d’intervenir.

A l’époque du peloton de voltigeurs motoportés (de 1969 à 1986), le policier assis derrière le pilote était équipé d’un «bidule», une grande matraque en bois, et pouvait opérer directement depuis la moto, en roulant.

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