Le chef d'état-major de l'armée de terre française a exprimé sa «profonde indignation» vendredi après la publication par Charlie Hebdo de dessins parodiques sur la mort lundi soir en opérations au Mali de treize soldats de la force française Barkhane.
L'hebdomadaire satirique à la longue tradition antimilitariste a publié en ligne cinq dessins associant ces décès à une campagne de recrutement récemment lancée par l'armée française. Ces dessins ne figuraient pas dans la version papier du journal, paru mercredi.
L'un montre notamment le président Emmanuel Macron debout devant un cercueil recouvert du drapeau bleu-blanc-rouge et surmonté d'un des slogans de la campagne de recrutement: «J'ai rejoint les rangs pour sortir du lot».
@Charlie_Hebdo_ en caricaturant les morts du #Mali est dans son rôle.....
On ne peut pas dire "être Charlie" un jour de 7 janvier 2015 et piétiner ses dessins lorsqu'on est en désaccord !
De plus #CharlieHebdo pointe la sale guerre décidée par #Hollande pic.twitter.com/f2lcNkU5Jm— Lagisker Blouses Blanche & Noire φ (@pointepern) November 30, 2019
«Profonde indignation et incompréhension à la vue de ce dessin de @Charlie_Hebdo», a réagi sur Twitter le général Thierry Burkhard, chef d'état-major de l'Armée de terre. «Mes pensées vont d’abord aux familles de tous les soldats morts au combat pour défendre nos libertés».
Par ailleurs, le chef d'état-major a invité les journalistes et dessinateurs de l'hebdomadaire satirique à participer à l'hommage qui sera rendu aux 13 soldats français.
Lettre ouverte au directeur de la publication de @Charlie_Hebdo_ pic.twitter.com/Lyu6kpH9cC
— Chef d'état-major de l'armée de Terre (@CEMAT_FR) November 30, 2019
Sollicité par l'AFP, l'hebdomadaire n'a pas réagi.
Un hommage national aux treize militaires tués au Mali sera rendu lundi à Paris par le président Emmanuel Macron, en présence du président malien Ibrahim Boubacar Keïta.
Les soldats français sont morts dans la collision de deux hélicoptères lors d'une opération de combat contre des jihadistes, dans un contexte sécuritaire alarmant au Sahel.
L'armée française a subi avec ce drame une de ses plus grandes pertes depuis l'attentat contre le QG français Drakkar à Beyrouth en 1983, qui avait fait 58 morts.