A la suite de l'annonce de l'arrêt de l'opérateur de scooter électrique COUP, la question de l'avenir des services de location en free-floating à Paris se pose. Leur mode de fonctionnement explique en effet la disparition de si nombreuses sociétés.
Qu'il s'agisse d'entreprises de deux-roues mécaniques ou électriques, nombre d'entre elles n'ont pas fait long feu dans la capitale, tant la concurrence est forte et les investissements conséquents. Mober (scooter électrique), Gobee.bike (vélo mécanique), Ufo (trottinette électrique), Oribiky (vélo électrique), Bolt (trottinette électrique) ou encore très prochainement Coup (scooter électrique) ont déjà abandonné. Une liste qui pourrait encore s'allonger.
Car si le marché semble être en explosion constante depuis 2016 et l'arrivée des tout premiers Cityscoot à Paris, puis des vagues successives de vélos puis de trottinettes, ce dynamisme a eu un prix. La volonté de déployer rapidement de très nombreux engins dans tout Paris a en effet nécessité de forts investissements de leur part, sans qu'ils soient forcément suivis de retombées financières immédiates.
Des rentrées d'argent irrégulières
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que ces services – sans abonnement – fonctionnent de façon saisonnière et leurs résultats fluctuent donc entre d'importants pics d'activité l'été et d'autres périodes de faibles utilisations, les jours de mauvais temps par exemple.
Enfin, quasiment tous les opérateurs ont souffert de nombreux vols et dégradations. C'est notamment le cas de l'entreprise de vélos Gobee.bike, qui a dû cesser ses activités à cause du vandalisme début 2018. «C'est un effet domino de dégradations qui s'est abattu sur notre flotte de vélos [...] malheureusement, notre bonne volonté et nos efforts n'auront pas suffi», avait alors déploré cette société basée à Hong Kong. Les opérateurs ont donc dû investir massivement pour y faire face et maintenir leur flotte.
En parallèle, ils ont aussi dû se conformer aux attentes sociales et environnementales, essentielles aux yeux des autorités et des usagers. Par exemple, les opérateurs de trottinettes électriques Lime et Bird ont créé des «patrouilles fluviales», chargées de ramasser les engins dans la Seine.
De lourds investissements qui ont ainsi eu raison des opérateurs les moins solides financièrement. Comme l'opérateur de scooters électriques Coup, qui vient d'annoncer en novembre 2019 que le maintien de ses activités était «économiquement non viable [...] sur le long terme». «Cette activité a nécessité des investissements importants, et l'exploitation au quotidien, incluant le changement des batteries et le service clients, génère un coût très élevé», a ainsi expliqué la société.
Des «rescapés» qui ont le vent en poupe
Mais si nombre d'entreprises ont été contraintes de jeter l'éponge, certains opérateurs parviennent à tirer leur épingle du jeu. C'est notamment le cas de Cityscoot, premier arrivé sur ce marché, qui jouit désormais d'une base de clients fidèles. Aujourd'hui, 3.500 de leurs scooters sont déployés dans plus d'une dizaine de villes franciliennes et son avenir semble tout tracé. Tout comme Jump, qui s'appuie sur le géant américain Uber, profitant ainsi de sa clientèle déjà existante et de sa grosse force de frappe financière.