Les traditionnels marchés de Noël, comme celui de Strasbourg, ouvrent leurs portes ce week-end en France, dans une ambiance particulière. En effet, l’an dernier, un terroriste avait ouvert le feu sur les passants, dans la ville alsacienne, tuant cinq personnes et en blessant onze autres.
Pour ne pas revivre pareil drame et rassurer les visiteurs, de nombreuses villes ont décidé de renforcer les mesures de sécurité autour de ces zones, cette année. Mais également autour des grands magasins, de certains sites touristiques et religieux, où la fréquentation va grimper en flèche pendant les prochaines semaines, le niveau de vigilance est à son maximum.
sécurité maximale pour les marchés de noël
A Strasbourg, il faudra par exemple montrer patte blanche pour accéder aux cabanes du marché de Noël. Encore traumatisée par l’attaque du 11 décembre 2018, la vile a transformé la Grande Île, où se situent les commerçants, en forteresse. Impossible d’y pénétrer sans traverser un des points de contrôle, où des agents de sécurité seront à l’œuvre. Tout autour, des «fosses» ont été installées, pour empêcher les véhicules de s’approcher. Les riverains eux-mêmes seront affectés par ces mesures, indique-t-on. A Nancy, où le risque d’attentat «est dans toutes les têtes», selon la directrice de cabinet de la préfecture, des dispositifs spéciaux ont également été installés sur les axes routiers, avec des plots en béton et des camions fixes stationnés aux endroits clés. Symbole de cette course à la sécurité pour la période de Noël, la ville de Montbéliard a, elle, triplé son budget depuis 2015, le faisant passer de 80 000 à 250 000 euros.
De leur côté, les forces de l’ordre seront mobilisées en masse. En uniforme ou en civil, leur rôle sera à la fois préventif (des contrôles et fouilles aléatoires seront autorisées dans certaines villes), interventionnel (en cas d’attaque), mais aussi de rassurer le public par leur présence. Parmi les endroits à surveiller étroitement, on trouve les rues commerçantes, les grands magasins, mais aussi les lieux de culte. Il en sera de même pour les sites touristiques, au moment des vacances de fin d’année. Les militaires de la mission Sentinelle seront eux aussi déployés en nombre dans ces zones à risque, pour épauler policiers et gendarmes.
Le risque terroriste toujours présent
Il est toujours évident que la menace terroriste, sans atteindre les sommets de l’année 2015 (attentats de Charlie Hebdo, puis du 13-Novembre), reste particulièrement forte en France. Le plan Vigipirate est actuellement toujours activé en «risque attentat» («niveau élevé de la menace»). Plus que des groupuscules organisés, les autorités craignent avant tout les passages à l’acte soudains de «loups solitaires», aux actions difficiles à anticiper.
Actuellement, la menace est amplifiée par des retours possibles de jihadistes français, ayant fui la Syrie ou l’Irak après la chute de Daesh. De son côté, la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) suit à la trace environ 3 100 individus radicalisés sur le territoire, considérés comme les plus dangereux, selon Le Parisien. D’ailleurs, parmi eux, 109 sont d’anciens détenus ayant retrouvé la liberté en 2019, dont 45 condamnés dans des affaires de terrorisme.