Chaque soir, 700 enfants dorment dans la rue avec leurs parents à Paris, ont alerté une douzaine d'associations dans un manifeste publié ce mercredi 20 novembre, réclamant l'ouverture en urgence de places d'hébergement.
«En France, des milliers d'enfants sont à la rue ou dans des hébergements précaires», ont dénoncé douze organisations – dont la Fédération des acteurs de la solidarité, la Fondation Abbé Pierre, le Samu social de Paris ou encore Unicef France – à l'occasion de la Journée mondiale de l'enfance.
Selon elles, plus de 20.000 mineurs seraient également logés dans des hôtels en Ile-de-France, «dans une situation de précarité extrême», faute d'hébergement pérenne et d'accès au logement, dénoncent les organisations.
Un constat alarmant
Une réalité que les associations ont pu vérifier sur l'ensemble du territoire, alors qu'elle constatent «une dégradation de la situation des femmes et des familles avec enfants à la rue ou vivant dans des habitats précaires».
Pire, huit mineurs sont morts dans la rue depuis le début de l'année, selon le Collectif des morts de la rue, qui recense chaque année les décès de sans-abri. Le 25 mars, un bébé est mort dans la rue en Seine-Saint-Denis (93). Plus récemment, le 4 novembre, une femme enceinte de jumeaux, et demandeuse d'asile à la rue, a perdu l'un de ses bébés à Paris, après un accouchement d'urgence.
Des drames qui pourraient être évités
Une «crise humanitaire» que dénoncent les bénévoles, qui réclament à l'État et aux départements d'engager un plan d'urgence d'ouverture de places d'hébergement pérennes et de logements accessibles. «La République a le devoir de garantir un avenir à tous ses enfants et la pleine effectivité de leurs droits», soulignent-ils.
En Seine-Saint-Denis (93), département le plus pauvre de France métropolitaine et limitrophe de la capitale, 160 enfants se retrouvent chaque soir sans solution d'hébergement, et plus de 5.000 enfants sont hébergés à l'hôtel, dont la moitié ont moins de 3 ans.