Un état des lieux en demi-teinte. Si globalement l’utilisation des additifs dans les produits transformés a eu tendance à diminuer en dix ans, ces substances ajoutées (édulcorants artificiels, émulsifiants, colorants…) restent très présentes dans notre alimentation, révèle ce mercredi un rapport de l’Observatoire de l'alimentation (Oqali).
Menée par l’Agence de sécurité sanitaire (ANSES) et l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), cette étude porte sur 30.000 produits collectés entre 2008 et 2016 dans une vingtaine de catégories d’aliments, des barres de céréales aux plats préparés en passant par les boissons ou le chocolat.
Les résultats montrent que le nombre d’aliments sans additif est en augmentation, passant de 13,7% à 18,3%. Cette tendance concerne particulièrement les produits frais, les pizzas surgelées et les plats préparés surgelés. Toutefois, près de trois quarts (78 %) des produits alimentaires analysés mentionnent au moins un additif dans leur liste d’ingrédients sur la période étudiée. La majorité (53 %) des produits étudiés contiennent moins de trois additifs différents et 4 % utilisent au moins dix additifs.
Parmi les aliments les plus riches en additifs, on retrouve les viennoiseries et desserts surgelés (16 %), les produits traiteurs frais (15 %), comme les sandwiches, les plats préparés, ou encore les salades, et les glaces et sorbets (12 %). «Le nombre de produits avec additif augmente significativement pour les compotes (+ 10 points), notamment du fait de l’emploi d’antioxydants tels que de l’acide ascorbique», souligne l’étude.
Sur environ 400 additifs actuellement autorisés, 42 sont retrouvés dans au moins 2% des aliments et seulement 8 additifs sont identifiés dans au moins 10 % des aliments. Les plus fréquents sont l'acide citrique (E330, régulateur d'acidité), présent dans 23% des produits, les amidons modifiés (épaississants), dans 22%, et les lécithines (E322, émulsifiants), dans 17%.
En outre, parmi les 46 additifs les plus utilisés, quatre sont en augmentation : les caroténoïdes employés comme colorants (E160a), les carbonates de sodium (E500) utilisés comme poudre à lever, les pectines (E440) qui servent notamment de gélifiant, et les anthocyanes (E 163) utilisés comme colorants.
Toutes les données ont été transmises à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), chargée de l'évaluation des risques des additifs alimentaires.