Fermé depuis 2005, le mythique grand magasin de la Samaritaine (1er) va rouvrir ses portes en avril 2020, intégrant en outre un hôtel de luxe, des bureaux et des logements. Cinq mois avant son ouverture, le nouvel écrin de la Rive Droite se dévoile.
Situé entre le quai du Pont Neuf et la rue de Rivoli, cet ensemble «art déco» et «art nouveau» de plus de 70.000 m2 – qui abritait autrefois le plus important grand magasin parisien – a été entièrement rénové, voire reconstruit à certains endroits.
Acquis en 2010 par LVMH et en travaux depuis juin 2015, l'ensemble des bâtiments de La Samaritaine ont ainsi été repensés pour accueillir un grand magasin de 20.000 m2, un prestigieux hôtel du groupe Cheval Blanc, ainsi que 15.000 m2 de bureaux, 96 logements sociaux et une crèche de 80 berceaux.
Un hôtel de luxe
Côté Pont Neuf, le bâtiment art déco signé Henri Sauvage (ouvert en 1928) abritera le «Cheval Blanc Paris». Un hôtel de luxe comprenant 26 chambres – dont les plus petites feront 45 m2 – et 46 suites, dont l'une, en duplex, mesurera 1.000 m2 et sera dotée d'une piscine de 12,5 mètres de long.
Au total, 72 chambres avec vue sur la Seine seront disponibles, à un prix démarrant à 1.150 euros la nuit et trois restaurants seront ouverts aux clients de l'hôtel, dont l'un sera dirigé par le chef Arnaud Donckele. Par ailleurs, une piscine de 30 mètres de long, un spa Christian Dior, un salon de coiffure ainsi qu'une salle de fitness viendront compléter l'ensemble.
«Nous avons conçu cet hôtel comme une vaste demeure et visons une clientèle 'de loisir' mais aussi 'business', avec un nombre de chambres volontairement limité. La volonté du groupe est de faire valoir l’activité d’excellence et l’art de recevoir à la française», a expliqué Olivier Lefebvre, le directeur des activités hôtelières de Cheval Blanc.
Le plus petit des grands magains parisien
Monument historique art nouveau de 1905 signé par Frantz Jourdain, le grand magasin de 20.000 m2 sera ouvert dans le bâtiment Eiffel, jusqu'aux derniers étages sous la verrière, mais également côté Rivoli avec une nouvelle façade signée par le cabinet d'architectes japonais Sanaa.
«Plus de 600 marques y seront disponibles, dont plus de 40 exclusives», s'est réjouie Eléonore de Boysson, la présidente Europe et Moyen-Orient du groupe de luxe DFS, qui sera en charge du choix des produits proposés.
En parallèle, douze points de restauration seront ouverts au grand public, alors qu'un concept-store de 200 m2 ouvrira ses portes à l'angle des rues de la Monnaie et du Pont Neuf, afin de notamment proposer des produits de la marque propre à La Samaritaine.
une opération dite «mixte»
Outre les parties commerciales et hôtelière, le projet comprend aussi des habitations. Du studio au T5, 96 logements hébergeront 250 nouvelles personnes dans cet arrondissement, le moins peuplé de Paris.
Par ailleurs, une crèche de quartier de 1.000 m2 a été aménagée sur deux niveaux, rue Baillet, alors que 15.000 m2 de bureaux pouvant accueillir près de 1.000 personnes accueilleront notamment les grandes marques du groupe.
«Ce projet mixte est né de contraintes techniques et de sécurité, avant de devenir une ambition», a ainsi justifié Jean-Jacques Guiony, le PDG de La Samaritaine et directeur financier du groupe LVMH, qui s'est félicité que le projet comprenne aussi une dimension «humaine» avec des logements sociaux.
«Je suis heureux et fier que La Samaritaine à laquelle les Parisiens ont toujours été très attachés, retrouve sa beauté et son rayonnement», a ainsi communiqué Bernard Arnault, le PDG du groupe LVMH, propriétaire des lieux.
Ce chantier pharaonique, qui aura nécessité cinq ans de travaux, devrait coûter au total 750 millions d'euros, dont 250 millions consacrés à l'aménagement intérieur.