Un pont suspendu au-dessus du Tarn, dans le village de Mirepoix-sur-Tarn, près de Toulouse (Haute-Garonne), s’est effondré ce lundi 18 novembre. Une jeune fille est morte ainsi que le chauffeur d'un camion. Voici ce que l'on sait de ce drame.
Que s’est-il passé ?
Au moment de l’effondrement, lundi peu avant 8h, au moins deux véhicules se trouvaient sur le pont, dont un poids lourd. Le camion, qui transportait une foreuse, pesait «plus de 50 tonnes», selon le procureur de Toulouse, alors qu’il était bien affiché que l’ouvrage suspendu, datant de 1931, ne pouvait pas accueillir de véhicules dépassant les 19 tonnes.
«Le fait que ce véhicule lourd ait emprunté ce pont [...] semble être, en l'état des investigations, la cause immédiate et apparente de l'accident», a déclaré Dominique Alzeari, mardi 19 novembre lors d'une conférence de presse.
Pont de mirepoix sur tarn effondrée pic.twitter.com/CeqJliWqvD
— olivier le corre (@olecorre) November 18, 2019
Qui sont les victimes ?
Le procureur de Toulouse a indiqué que se trouvaient sur le pont, au moment de l’effondrement, «les occupants d’une Renault Clio venant en face avec une mère de famille qui a pu surnager et être sauvée par des témoins et malheureusement sa fille de 15 ans qui est décédée». La jeune fille était en classe de première, dans un établissement d’une commune voisine.
Le conducteur du poids lourd, qui se trouvait également sur le pont, un temps porté disparu, a lui aussi été retrouvé mort. Il s'agit du gérant de l'entreprise de forage Puits Julien Fondations, située à quelques centaines de mètres, qui «connaissait visiblement cette voie de circulation et cette infrastructure», selon le procureur de Toulouse.
Dans quel état était le pont ?
Datant de 1931, le pont est constitué d’une structure métallique. Il mesurait 155 mètres et était large de 6,50 mètres. Ses haubans (les câbles) avaient été changés entre 2000 et 2003. Depuis, il avait «fait, semble-t-il, l’objet d’un suivi correct», a expliqué le procureur. Il ne présentait «aucun problème de structure», a annoncé de son côté le Conseil départemental, en s’appuyant sur une inspection datant de 2017. Elle n’avait «révélé aucune faille de sécurité», a indiqué le ministère. Un dernier contrôle avait eu lieu l’année dernière. Il «n’était pas répertorié comme un ouvrage sensible» et aucune surveillance particulière n’était effectuée, selon le département.
Un audit des ponts en France ?
Une mission d’information sénatoriale avait été mise en place après l’effondrement d’un viaduc à Gênes (Italie), en août 2018. Il en était ressorti «une vraie dangerosité» de l’état de ces ouvrages en France. Pour éviter un drame, elle avait appelée fin juin à un audit des ponts dans le pays. Au moins 25 000 sont considérés comme ayant un «mauvais état structurel» et posent problème pour la sécurité des usagers, avait pointé le rapport.