Au lendemain de l’effondrement d’un pont qui a fait deux morts, lundi 18 novembre à Mirepoix-sur-Tarn (Haute-Garonne), la responsabilité du chauffeur de camion décédé dans l’accident est pointée du doigt.
«Le fait que ce véhicule lourd ait emprunté ce pont [...] semble être, en l’état des investigations, la cause immédiate et apparente de l’accident», a déclaré le procureur de Toulouse, Dominique Alzeari. Le camion, qui transportait une foreuse, pesait en effet «plus de 50 tonnes», soit plus du double autorisé : il était bien affiché que l’ouvrage suspendu, datant de 1931, ne pouvait pas accueillir de véhicules dépassant les 19 tonnes.
Pont de mirepoix sur tarn effondrée pic.twitter.com/CeqJliWqvD
— olivier le corre (@olecorre) November 18, 2019
Le convoi incriminé était conduit par le gérant de l'entreprise de forage Puits Julien Fondations, située à quelques centaines de mètres, qui «connaissait visiblement cette voie de circulation et cette infrastructure», selon Dominique Alzéari. En faisant s’effondrer le pont, il a entraîné avec lui la chute d'une voiture où se trouvaient une mère, «blessée et traumatisée», et sa fille. L'adolescente de 15 ans est morte par noyade malgré les efforts de plusieurs témoins pour la secourir. Elle était en classe de première au lycée privé d'enseignement professionnel rural d'une localité voisine.
Le pont, quant à lui, avait été contrôlé sous la responsabilité du conseil départemental, en charge de l'ouvrage, en 2017. Il avait suivi une visite de contrôle en décembre 2018.
Une enquête a été ouverte pour «homicides et blessures involontaires» mais «les responsabilités ne seront examinées que beaucoup plus tard», a souligné le magistrat.