Des médecins aux aides-soignants, en passant par les doyens de faculté ou les étudiants de médecine, des milliers de blouses blanches ont défilé, ce jeudi 14 novembre à Paris à l'occasion d'une grande manifestation de défense de l'hôpital public. De son côté, Emmanuel Macron a promis que «des décisions fortes» seraient annoncées par le Premier ministre mercredi prochain.
Parti de Port-Royal un peu après 14 h, le cortège entendait rallier le Sénat, l'Assemblée nationale et Matignon.
Sous les fenêtres des parlementaires ou celles du Premier ministre, le principal enjeu pour eux consistait à réclamer un grand «plan d'urgence» et faire pression sur le gouvernement qui, malgré l'annonce depuis cet été de deux plans en faveur des hôpitaux n'est jusqu'ici pas parvenu à éteindre, ni même contenir, l'incendie.
Des revendications qui n’ont pas varié
Fanfare, pétards, sifflets et sirènes pour se faire entendre, criant des slogans tels que : «il est urgent d'agir» ou «l'hôpital est mort, réanimez-le», les manifestants avançaient en direction des Invalides, en espérant qu'une délégation soit reçue à Matignon en fin de journée.
Alors que 268 établissements de soins sont désormais touchés par la grève des urgences, démarrée en mars à Paris et étendue depuis à l'ensemble du pays, les soignants entendaient donc obtenir gain de cause quant à leurs revendications qui n'ont pas changé depuis le départ.
Parmi elles : des augmentations de salaires, une hausse des effectifs et des réouvertures de lits massives pour faire face à des malades toujours plus nombreux.
Emmanuel macron annonce Des «décisions fortes» pour mercredi prochain
Depuis la mairie d'Epernay, dans la Marne, où il est venu constater sur le terrain l'application de ses réformes, Emmanuel Macron a pris la parole pour tenter de désamorcer le conflit.
Des «décisions fortes» pour les hôpitaux seront ainsi présentées mercredi prochain par le Premier ministre, a-t-il annoncé.
«Nous devons investir et assumer d'investir plus fortement que nous avions envisagé de le faire», a souligné le chef de l'État, en indiquant que le plan serait «conséquent», et précisant qu'Édouard Philippe en donnerait la semaine prochaine «le montant, l'ampleur, les modalités techniques et le calendrier».
La colère et l'indignation des femmes et des hommes travaillant en hôpital public ont été entendues. Elles ne resteront pas sans réponse. Mon message aux personnels soignants : https://t.co/BSfHUqwKpR
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 14, 2019
Une déclaration surprise après celle de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui avait promis un nouveau «plan de soutien» censé inclure des mesures concrètes pour recruter dans les postes vacants, ainsi que de nouvelles primes.
Une réponse, surtout, aux personnels hospitaliers prêts à entrer dans un bras de fer des plus longs avec le gouvernement.
Ce jeudi, le collectif Inter-Urgences a en effet prévenu «qu'il y [ait] des chances pour qu'[il] appelle à la mobilisation le 5 décembre» prochain, jour de paralysie générale dans les transports en guise de protestation contre la réforme des retraites.