C'est désormais officiel. Vikash Dhorasoo sera le candidat de La France insoumise avec Danielle Simmonnet, pour les élections municipales de 2020 à Paris. Une assemblée constituante a validé le binôme.
Présenté comme un «militant antiraciste» dans le communiqué de presse de «Décidons Paris!»,Vikash Dhorasoo devrait être tête de liste dans le XVIIIe arrondissement, secteur populaire en prise depuis plusieurs années avec les problèmes de toxicomanie, où se sont multipliés des campements de migrants avant d'être démantelés, assure-t-on chez LFI.
«On est ravis de la décision de Vikash Dhorasoo», s'est réjouie auprès de l'AFP Mme Simonnet, qui salue «les prises de parole d'un ancien joueur de football, devenu une importante figure, quelqu'un d'engagé contre le racisme, la LGBTphobie, un homme courageux dans ses engagements». L'ancien joueur, âgé de 46 ans, «incarne les quartiers», a ajouté l'élue du XXe arrondissement, convaincue qu'il «peut proposer une nouvelle méthode d'agir, avec les gens au centre de la bataille».
La semaine dernière, le comité électoral de LFI avait annoncé une première salve d'investitures de chefs de file et de validations de stratégies locales pour les élections municipales, dont Paris. Mais à Paris, les Insoumis ont décidé de s'adosser à des citoyens de la société civile pour former une liste «Décidons nous-mêmes», rebaptisée samedi «Décidons Paris».
M. Dhorasoo a porté notamment le maillot de Lyon, de l'AC Milan et du Paris SG, où il a été licencié en 2006 après un conflit avec son entraîneur. Avec l'équipe de France, l'enfant de Caucriauville -- un quartier pauvre du Havre -- a cumulé 18 sélections, dans l'ombre de l'icône Zinédine Zidane. Souvent présenté comme un «intello» du foot, le joueur d'origine mauricienne est à l'origine d'un manifeste «pour un football durable et joyeux», dont les idées ont accouché du mouvement «Tatane» en 2011.
Très engagé à gauche
Parrain de l'ONG Oxfam de lutte contre la pauvreté, il a soutenu les précédentes candidatures des socialistes Bertrand Delanoë puis Anne Hidalgo à la mairie de Paris. Sur Twitter, l'ancien footballeur s'indigne régulièrement de la politique d'Emmanuel Macron qui selon lui «vole aux pauvres pour donner aux riches».
Ses détracteurs insistent sur les contradictions d'un homme féru de poker et qui a joué pour l'AC Milan de Silvio Berlusconi, ex-dirigeant de la droite italienne et puissant homme d'affaires.
Selon un sondage daté de mi-septembre, la maire PS de Paris Anne Hidalgo (24%) reste en tête des intentions de vote pour les municipales de mars, devant Benjamin Griveaux (LREM, 17%), Cédric Villani (dissident LREM, 15%), Rachida Dati (LR, 14%), David Belliard (EELV, 13%), Danielle Simonnet (testée seule à l'époque, 5%), le centriste Pierre-Yves Bournazel (5%), la liste soutenue par le rassemblement national de Serge Federbusch (4%) et celle de l'ancien conseiller communication de François Hollande, Gaspard Gantzer, créditée d'1% des voix.