Pour faire face à la pénurie de main d’œuvre dans certains secteurs, la France va désormais «recruter» des étrangers en fonction de ses besoins. Le gouvernement doit officialiser la mesure mercredi, qui sera préparée tout au long de l’année prochaine pour être opérationnelle début 2021. Mais en quoi va-t-elle consister ?
La Dares (la cellule de statistiques du ministère du Travail) et Pôle emploi devront dans un premier temps distinguer les métiers en tension, par rapport aux besoins. Les partenaires sociaux et les régions intégreront également ce processus. Avant de préciser un chiffre de travailleurs nécessaires pour combler les manques, il faudra s’assurer que les demandeurs d’emploi français auront eu la possibilité d’accéder à ces postes en priorité (par des formations, notamment), puis les réfugiés, a indiqué Muriel Pénicaud, ministre du Travail. Il sera temps, ensuite, de fixer le nombre de personnes recherchées, par métiers et par territoire.
Ces quotas devront ensuite être validés par arrêté au Parlement, chaque année.
un contrat de travail sera nécessaire
Une fois le processus activé, l’immigré «professionnel» se verra remettre un visa de travail pour un métier et une durée bien déterminée, a précisé la ministre. «Mais il ne suffit pas de dire qu’on est carrossier, un métier recherché, pour entrer en France», tempère une source ministérielle, dans Le Parisien. «La personne doit d’abord avoir un contrat de travail. Si ce contrat dure plus de trois mois, elle peut demander une carte de séjour salarié, qui doit être renouvelée au bout d’un an. Si c’est le cas, la carte de séjour sera valide quatre ans de plus».
Les autorités ont estimé que 150.000 emplois étaient laissés vacants cette année, faute de candidats. En 2018, le nombre de titres de séjours délivrés pour des raisons économiques s’élevait à près de 34.000, ne représentant qu'une petite partie des quelque 260.000 octroyés au total.