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David Belliard, candidat EELV à Paris : «Nous souhaitons créer le tram des gares»

S'il est élu, David Belliard envisage de créer une ligne de tram de 10 km de la gare du Nord à la gare Montparnasse, en passant par 3 autres gares. S'il est élu, David Belliard envisage de créer une ligne de tram de 10 km de la gare du Nord à la gare Montparnasse, en passant par 3 autres gares.[© EELV]

David Belliard, candidat EELV aux municipales parisiennes, a dévoilé ce mardi 5 novembre plusieurs mesures «pour libérer Paris de la voiture». Parmi elles, une ligne de tramway qui relierait toutes les grandes gares parisiennes.

Pour celui qui est président du groupe écologiste au conseil de Paris, «il ne s'agit pas de mesures anti-voitures», mais avant tout «de changer de modèle, de changer la manière de penser la ville».

«L'idée, c'est de répondre à un certain nombre d’urgences climatiques, de pollution de l’air, de changer durablement de modèle de ville afin de libérer Paris de la voiture», a ainsi assuré David Belliard.

Pourquoi vouloir créer cette ligne de tramway ?

Nous souhaitons créer 'le tram des gares'. L'intérêt de cette ligne sera double : à la fois délester un certain nombre de lignes souterraines de métro et de RER (telles que les 4, 5 et 6 particulièrement saturées par 470 millions de voyageurs qui transitent par ces gares tous les ans) et à la fois de permettre de faire les transits en surface.

Cette ligne circulera sur 10 km, entre la Gare du Nord et la Gare Montparnasse, en passant par la Gare de l'Est, la Gare de Lyon et la Gare d'Austerlitz. Elle desservira un certain nombre d'autres arrêts, afin de faciliter les transits de gare à gare.

Il faut reconfigurer, remodeler et transformer l’espace public parisien avec moins d’espace dédié à la voiture, en végétalisant ou encore en créant de nouvelles pistes cyclables sécurisées.

Qu'est-ce que la «génération vélo» à Paris ?

Nous voulons soutenir et développer la «génération vélo», pour tendre vers une ville 100 % cyclable. C'est-à-dire où tous les axes sont dotés de pistes cyclables bi-directionnelles sécurisées.

Notre objectif est donc d'investir massivement la voirie pour créer ces pistes cyclables, pour faire de la capitale le «Vélopole du Grand Paris», à l'échelle de la métropole. C’est une autre façon de voir la ville.

Nous mettrons en place des mesures d’apprentissage du vélo pour les jeunes. Et notre indicateur de réussite sera qu'en 2026, les enfants puissent prendre leur vélo à Paris et y circuler en toute sécurité.

Quid des transports en commun ?

C'est une question de qualité d’usage. Et c'est d'ailleurs tout l’enjeu de ce tramway : délester les transports en commun aux heures de pointe, en libérant de la place et améliorant la qualité de service. Il faut aussi créer des alternatives à l'usage des transports en commun, en doublant la ligne 13 par exemple avec une voie de piste cyclable. Il faut qu’il y ait de nouvelles propositions d’infrastructures.

Quelle place pour les piétons ?

Notre vision de la ville est de redonner de l’espace aux gens, car aujourd'hui la moitié de la ville est accaparée par la voiture, qui ne represente que 13 % des trajets. Nous voulons tendre vers une ville «zéro voiture individuelle».

Pour cela, nous prévoyons de reconquérir la moitié des places de stationnement de la capitale, soit environ 60.000 places de stationnement, afin de reconquérir des espaces pour les vélos et les piétons. Ce sont 60 hectares disséminés dans tout Paris qu'on pourra ainsi récupérer.

Vous souhaitez libérer Paris des scooters aussi ?

Notre logique est de sortir du diesel et des moteurs thermiques à l'horizon 2030, et rendre plus égalitaire l'accès à l'espace public. Les motos et scooters n'ont pas tout à fait la même emprise au sol que les voitures mais il n'est pas normal que les propriétaires de deux-roues ne paient pas leur stationnement.

Il faut donc sortir du régime d'exception, en créant un forfait annuel pour ces utilisateurs, et tendre ainsi vers un principe d'égalité. Mais notre priorité à nous, c’est le vélo, la marche à pied et les transports en commun. Et l'objectif est de faire que les utilisateurs puissent avant tout passer à des modes de transports alternatifs et positifs.

Que faire des nouvelles mobilités ?

Nous souhaitons – et c'est ce que je propose – créer un service public municipal de la mobilité, afin de mieux organiser cette offre et apaiser l'espace public. Ce service sera chargé d'organiser et réglementer les Vélib', les trottinettes electriques mais également les vélos cargos...

Concernant les trottinettes électriques, nous ne voulons pas leur suppression mais simplement les ranger dans des espaces dédiés à leur stationnement. Aujourd'hui, c'est tout simplement dangereux.

Même constat pour les scooters électriques qui stationnent sur le trottoir. Ça, ce n’est plus possible. On a un vrai problème d’espace et nous voulons remettre de l’ordre, apaiser, faire respirer cette ville et tout simplement permettre aux enfants de jouer dans la rue.

Vous croyez à la circulation sur la Seine ?

Oui, et il faut utiliser la Seine comme un moyen de transport logistique urbain, avec par exemple des circuits sur la Seine pour permettre aux Parisiens de se déplacer au quotidien. Par contre, cela doit se faire avec des bateaux respectueux de l’environnement.

Nous crérons un plan d’accompagnement pour les opérateurs et pour tous ceux – notamment les bateaux-mouches – qui souhaitent changer leur flotte pour aller vers des bateux plus propres. Sur le canal de l'Ourcq par exemple, des bateaux «maraîchers» sont déjà présents aujourd’hui pour transporter un certain nombre de produits marchandises.

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