Ils dénoncent une qualification des faits «a minima». Persuadés que Nordahl Lelandais a prémédité le meurtre de leur fille et l’a violée, les parents de la petite Maëlys souhaitent que le suspect numéro de l’affaire soit désormais mis en examen pour «assassinat» et «viol».
Leur avocat aurait ainsi envoyé le 17 octobre une demande aux juges en charge de l’affaire pour procéder à un nouvel interrogatoire pour ces faits, dévoile Le Figaro. Une démarche effectuée alors que l’instruction doit bientôt toucher à sa fin, mettant un terme à la partie enquête du dossier. La personnalité de Nordahl Lelandais et sa «volonté délibérée de faire disparaitre des traces susceptibles de le confondre» et de multiples points révélés par les enquêteurs ont motivé le choix de la famille, indique leur conseil.
une longue liste d'éléments
Plus précisément, le quotidien cite des lacérations sur la robe de la fillette, des griffures découvertes sur le corps du suspect (aux mains et à l’épaule notamment), les agressions sexuelles que ce dernier a reconnues sur deux petites cousines (une information judiciaire a été ouverte pour cela) ou les images et vidéos pédorpornographiques qu’il a visionnées le week-end de la disparition (nuit du 26 au 27 août 2017).
Il est également question des révélations faites par son codétenu, à qui il aurait déclaré avoir violé l’enfant. Concernant ce dernier point, la justice doit rendre son verdict ce jeudi 31 octobre pour savoir si le témoignage est conservé au dossier, alors que la défense souhaite le faire annuler.
La famille de Maëlys estime également que Nordahl Lelandais s’est «invité» au mariage et a «sciemment» approché la petite fille, en cherchant à lui «inspirer confiance», grâce notamment à la photo de ses chiens. Elle considère également que le suspect a pris soin de bien nettoyer sa voiture pour effacer des traces et a fait exprès d’attendre six mois pour dévoiler le lieu où se trouvait le corps, afin de permettre au temps d’en faire disparaître d’autres.
Il risquerait la perpétuité «réelle»
Tous ces éléments ont motivé la décision de la famille de demander à requalifier les faits. Actuellement, Nordahl Lelandais est mis en examen pour «meurtre précédé d’un crime d’enlèvement, séquestration et détention arbitraire de mineur de quinze ans». Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Si les faits de «viol et assassinat de mineur de quinze ans» sont retenus, il risquerait la perpétuité «réelle», qui empêche tout aménagement de peine (autrement, la période de sûreté maximale est de 22 ans).
L’avocat de la famille a indiqué que ses clients n’étaient «pas dans un calcul lié à la peine. L’essentiel pour nous, c’est que les qualifications retenues contre Nordahl Lelandais correspondent à ce qui s’est passé dans la nuit du 26 au 27 août 2017. Nous ne voulons pas d’assises au rabais». Les juges d’instruction doivent donner leur réponse à la requête de la famille dans un délai d’un mois.