Ce dimanche 27 mars, la France change d'heure avec le passage à l'heure d'été. Et cela risque de ne pas être la dernière fois. Avec la crise sanitaire, ce dossier n'est plus la priorité des pays-membres de l'Union européenne.
En septembre 2018, la Commission européenne avait pourtant proposé l'abolition du changement d'heure pour 2019, à la suite d'une consultation citoyenne en ligne, qui avait donné un résultat sans appel : 84 % des 4,6 millions d'Européens y ayant répondu s'étaient prononcés en faveur de la suppression de cette tradition, instaurée en France en 1976 et dans l'UE en 1980.
En mars 2019, le Parlement européen avait finalement voté pour repousser la date de 2019 à 2021. Les eurodéputés de la commission des transports avaient mis en avant le fait qu'ils souhaitaient «que les Etats membres se coordonnent avant toute modification», afin que cela «ne perturbe pas le fonctionnement du marché intérieur», notamment dans les régions transfrontalières. Ceux-ci voulant éviter de créer un patchwork de fuseaux horaires entre pays voisins.
La Commission a en effet laissé les Etats libres de choisir l'heure qu'ils voulaient garder (été ou hiver). En France, c'est l'heure d'été qui a été plébiscitée par une majorité de personnes (59 %) lors d'une consultation organisée par l'Assemblée nationale en début 2019, qui a réuni 2,1 millions d'internautes. Tout comme au Portugal, à Chypre ou encore en Pologne. Alors qu'en Finlande, au Danemark ou aux Pays-Bas, c'est l'heure d'hiver qui a la préférence d'une majorité de personnes.
Un changement d'heure repoussé ad vitam aeternam?
En mars 2019, le Parlement européen avait bien précisé que la date d’application de la directive sur la fin du changement d'heure pourrait être reportée «de 12 mois au maximum [...] si la Commission estime que les régimes horaires prévus peuvent entraver de façon significative et permanente le bon fonctionnement du marché unique».
Mais les dernières évolutions du dossier n'incitent pas à l'optimisme. Alors que le Parlement européen a invité les Etats membres à se coordonner à plusieurs reprises, rien ne semble avoir avancé. Le Conseil européen ne s’est d'ailleurs toujours pas prononcé.