Il est utilisé pour confectionner des vêtements ou des préparations énergétiques pour les sportifs. Mais le chanvre est aussi un matériau de plus en plus sollicité dans le bâtiment sous forme de béton.
A l’heure où l’habitat durable est la nouvelle norme, ce matériau a plus d’un argument en sa faveur. Le chanvre est d’abord une plante non génétiquement modifiée.
©Tradical - Yann Roinnel architecte Ö Chartres - Delaunay photographe
Il ne nécessite pas d’irrigation et surtout aucun pesticide (il pousse tellement vite qu’il étouffe les mauvaises herbes). Un hectare de chanvre absorbe 15 tonnes de CO2 par an.
Et ce n’est pas tout : la chènevotte – le cœur de la tige qui est utilisé pour faire le béton – continue d’absorber du CO2 une fois transformée. «C’est un mur respirant qui présente d’excellentes performances thermiques, explique Nathalie Fichaux, directrice d’InterChanvre qui rassemble les professionnels du secteur.
Nous venons de terminer des constructions en Australie. Quand il fait 45 °C dehors, il fait 25 °C à l’intérieur sans clim.» Enfin, le béton de chanvre résiste très bien au feu.
Autant de raisons qui poussent les constructeurs à s’intéresser de près à ce nouveau matériau qui peut être un argument de poids pour remporter un appel d’offres. La région Ile-de-France a déjà commandé une école en béton de chanvre.
©lb_eco_habitat
Aujourd’hui la filière est plutôt modeste. Le chanvre est cultivé par près de 1 400 agriculteurs sur 17 000 hectares dans la moitié nord du pays. Les six chanvrières hexagonales, privées ou coopératives, transforment et commercialisent 100 000 tonnes de fibre chaque année. Cette toute petite filière risque bien d’exploser dans les prochaines années. «Nous sommes aux prémices du gros développement», prédit Nathalie Fichaux.