Epicentre de la crise qui secoue les urgences françaises depuis sept mois, 12 des 25 services d'urgences de la capitale sont «officiellement sortis de la grève», a indiqué mercredi 23 octobre l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris.
«Des protocoles d'accord de fin de grève ont été signés» dans la moitié des structures d'accueil générale ou pédiatrique, selon le compte-rendu du conseil de surveillance de l'AP-HP qui s'est tenu la semaine dernière. «Ces accords déclinent les engagements pris (...) pour remédier aux difficultés rencontrées par les services», notamment la création de «230 équivalents temps plein pour le personnel infirmier et aide-soignant», précise l'institution.
Recrutements et revalorisations
Contactée par l'AFP, l'AP-HP affirme «qu'une centaine de recrutements ont déjà été effectués» et que d'autres «fiches de postes (ont été) publiées ou (sont) en cours de finalisation».
Les signataires bénéficient en outre d'une «indemnité pour travaux dangereux, dont le montant a été revalorisé à 56 euros net pour 20 jours travaillés». Une somme qui s'ajoute à la prime de risque mensuelle de 100 euros net versée depuis juillet aux personnels des urgences publiques, principale concession d'Agnès Buzyn aux grévistes jusqu'à présent.
Par ailleurs, un premier contrat «zéro brancard» sera signé «d'ici quelques semaines» entre l'agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France et l'hôpital Bicêtre (Val-de-Marne), qui ouvrira pour l'occasion «une unité gériatrique aiguë de 22 lits». Preuve que «si des ouvertures de lits sont pertinentes pour fluidifier l'aval des urgences, elles pourront être envisagées», selon le directeur de l'ARS francilienne, Aurélien Rousseau, cité dans le compte-rendu de l'AP-HP.
Ce désamorçage local n'empêche pas le conflit d'atteindre un niveau inédit, avec 269 services en grève mercredi selon le collectif Inter-Urgences, qui en est à l'origine. Cette association, ainsi que les syndicats hospitaliers et un autre «collectif inter-hôpitaux» créé par des médecins chefs de service, ont appelé à une «grande manifestation» à Paris le 14 novembre «pour obtenir un plan d'urgence pour l'hôpital public».