Quinze métropoles européennes – parmi lesquelles Paris, Amsterdam, Barcelone, Cracovie ou encore Munich – ont décidé de s'engager ensemble dans la bataille contre Airbnb, a annoncé Ian Brossat, l'adjoint chargé du logement, ce lundi 14 octobre. Elles sont déterminées à faire bouger la législation.
«Nous souhaitons que la nouvelle commission européenne prenne désormais un peu plus en compte la voix des habitants, plutôt que celle des lobbyistes» a ainsi fait savoir Ian Brossat, qui a assuré vouloir «porter son combat [contre Airbnb et autres plateformes de location] à l'échelle européenne».
Une réunion prévue à Munich
Le 17 octobre prochain, une réunion est d'ailleurs organisée à Munich à ce sujet. Lors de ce sommet Eurocities, ces métropoles auront donc pour objectif «de bâtir une coopération européenne contre Airbnb».
Car aujourd'hui, selon Ian Brossat, Airbnb est trop souvent protégé par une législation obsolète, qui s'appuie notamment sur des textes «qui datent de 2000», et ce, face à des villes, qui elles, se sont battues «pour mettre en place des outils de régulation efficaces» qui, de fait, ne sont pas respectés.
Un «front commun des villes européennes»
Un «front commun» se félicite l'adjoint au logement, qui espère tordre la règlementation «laxiste» de la commission européenne et accroître ainsi la responsabilité juridique des plateformes.
«Je demande simplement que la commission européenne prévoit une directive pour que les villes soient libres de mettre en place leurs propres règles, ce qu'elles estiment justes pour elles-mêmes», précise-t-il, plaidant ne chercher par là que «le bon équilibre entre le développement du tourisme et bien-être des habitants».
Le cas parisien
«Il faut que les compétences de la mairie soient reconnues», revendique celui qui estime que les locations Airbnb à Paris «privent de logement des dizaines de milliers d'habitants». Au total selon lui, 30.000 des 60.000 logements parisiens loués sur Airbnb seraient en effet uniquement destinés à ce marché très prospère.
Pire, dans le coeur historique de Paris (1er, 2e, 3e et 4e arrondissements), 26 % des logements – plus d'un appartement sur quatre – ne seraient ainsi pas habités par des Parisiens, soit parce qu'ils sont vacants, soit parce que ce sont des résidences secondaires, soit parce qu'ils sont uniquement utilisés comme logements Airbnb.